Témoignages Législatives 2024 : "Je n'ai pas envie de me dire que je n'ai rien fait de plus que d’habitude", racontent ces nouveaux militants

Depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, certains électeurs s'engagent désormais en politique. Ils sont notamment poussés par le caractère inédit de la campagne et entendent s'impliquer, quel que soit leur bord politique.
Article rédigé par Camille Laurent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Benjamin, un primo-militant de 31 ans (CAMILLE LAURENT / RADIO FRANCE)

Cette fin du mois de juin, c'est aussi le temps des premières fois : première pancarte, premier don à un parti... Et c'est bien la première fois que Benjamin s'engage autant. "Je suis en effet un néo-militant ou bébé militant !", admet-il dans un sourire.

À 31 ans, et en pleine reconversion, il a du temps à consacrer à la campagne du Nouveau Front populaire : "C’est très simple, aujourd’hui, avec les groupes Whatsapp qui s’organisent, avec Telegram, c’est très accessible. Il suffit juste de s’intéresser un peu, cliquer, aller sur les sites parce qu’on pense qu’il y a un moment politique", explique Benjamin à franceinfo. Il confie n'avoir "absolument pas envie, et encore moins si on a un parti comme le RN qui gagne, de me dire : ‘Tu n’as rien fait de plus que d’habitude’".

"C’est la dynamique des Européennes qui m’a plongé dans la politique"

L'engagement politique, c'est nouveau, aussi, pour Louis, ouvrier à Nancy. Lui tracte, colle des affiches et défend les idées du Rassemblement national. "C’est la dynamique des Européennes qui m’a plongé dans la politique et qui surtout m’a donné espoir que le Rassemblement national pourrait arriver à la tête de l’État en 2027", livre-t-il.

À 21 ans, il se dit bien placé pour parler aux jeunes de son âge et les convaincre d'aller voter.

"Dès que je peux, les après-midis, les week-ends, je fais ce que je peux pour aider."

Louis, un ouvrier de 21 ans

à franceinfo

"Le but est de combattre les préjugés attribués au Rassemblement national depuis de trop longues années", définit Louis.

La campagne se passe aussi en ligne

Paul, un autre nouveau jeune militant du RN, est présent sur Instagram et TikTok : "Sur TikTok, le post que j’ai sorti a fait un peu moins de 200 000 vues avec beaucoup de réactions dans les commentaires, beaucoup de positifs, se réjouit-il. Il y a évidemment du négatif, on ne peut pas être d’accord avec tout le monde, mais ça permet de toucher des gens qu’on ne connaît pas, qui ne sont pas de la région et de montrer ce qu’on défend", avance-t-il.

Enfin, c'est pour s'opposer à ce que défend le RN qu'Alix, 24 ans vient de s'impliquer, à la fois sur le terrain dans sa circonscription, mais aussi sur internet : "C’est un endroit où je compte m’investir beaucoup parce que j’ai l’impression que, pour ce qui est de l’abstention, comme les votes pour les extrêmes, c’est vraiment un endroit qui va être crucial dans cette campagne qui me fait très peur honnêtement",  explique-t-elle.

Le point commun de ces nouveaux militants, c'est l'engouement que leur procure cette campagne expresse qui fait même naître, chez certains, des vocations.

Rencontre avec des primo militants, investis dans la campagne expresse des législatives 2024 - Reportage de Camille Laurent

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