: Document Affaire Grégory : Marie-Ange Laroche écrit à Emmanuel Macron pour dénoncer des "dérives" dans l'enquête
Dans un courrier envoyé au président de la République lundi 10 juillet, la veuve de Bernard Laroche estime que "seule la volonté d'essayer de démontrer [son] mari est le coupable" prédomine dans l'enquête.
Marie-Ange Laroche a écrit, lundi 10 juillet, au président de la République, afin de dénoncer des "dérives" dans l'enquête sur la mort du petit Grégory Villemin. Dans une lettre de plusieurs pages, dont franceinfo a eu connaissance, la veuve de Bernard Laroche estime que "la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a porté atteinte régulièrement et dramatiquement à la mémoire" de son époux depuis son décès, ainsi qu'à sa famille. Elle considère qu'ils sont "jetés en pâture à l'opinion publique, dans des conditions qui suscitent des souffrances énormes et qui nuisent à la recherche de la vérité".
Dans ce long courrier adressé à Emmanuel Macron, Marie-Ange Laroche revient également sur les derniers éléments de l'enquête. À la mi-juin, l'arrestation et la mise en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, ont relancé le dossier. "Il y a un mois environ, Monsieur le procureur général et les autorités judiciaires de la cour d’appel de Dijon ont annoncé la réouverture du dossier en précisant que cette fois-ci, il y avait suffisamment de preuves dans le dossier pour avancer de manière certaine. Les avocats des parties qui ont eu connaissance du dossier jusqu’à ce jour, ont indiqué qu’il n’y avait rien de nouveau", écrit Marie-Ange Laroche.
Un appel à respecter la mémoire de son époux
Depuis le début de l'affaire, Marie-Ange Laroche défend son mari, assassiné le 29 mars 1985 par son cousin Jean-Marie Villemin, convaincu de sa culpabilité dans le meurtre de son fils Grégory. Marie-Ange Laroche se dit aujourd'hui "profondément choquée d'entendre le procureur général mettre en cause [son époux]". "Celui-ci a été assassiné et ne peut plus se défendre contre ces allégations diffamant sa mémoire", dénonce-t-elle.
Selon elle, dans ce dossier, "la vérité n'est pas recherchée", "seule la volonté d'essayer de démontrer que mon mari est le coupable" prédomine. Elle se dit également "fortement choquée" des conditions dans lesquelles Murielle Bolle, sa sœur, a été interpellée le 28 juin dernier, avant d'être mise en examen et écrouée. Marie-Ange Laroche a d'ailleurs assuré dans un entretien accordé lundi 10 juillet à L'Est républicain et à l'AFP qu'elle n'avait "jamais frappé" sa sœur Murielle Bolle.
Une charge contre la chambre de l'instruction
Dans cette lettre, Marie-Ange Laroche met également en cause l’ancien magistrat de la chambre de l’instruction "dont le travail a abouti à l’arrêt de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dijon du 3 février 1993 et pour lequel l'État a été condamné pour faute lourde". "Je voulais, Monsieur le président, que vous soyez informé de ces dérives qui portent, à mon avis, gravement atteinte au crédit de l’autorité judiciaire et au crédit de l’autorité de l’Etat", conclut la lettre.
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