Sur la piste du tueur de militaires de Montauban et Toulouse
Une semaine après le premier meurtre d'un sous-officier le 11 mars à Toulouse, les enquêteurs exploitent tout indice ou témoignage. FTVi revient sur ce que l'on sait de l'enquête.
Le tueur de militaires de Toulouse (Haute-Garonne) et Montauban (Tarn-et-Garonne) est toujours en fuite lundi 19 mars malgré la forte mobilisation des policiers. Où en est l'enquête sur l'auteur d'un triple meurtre sans précédent qui a frappé l'armée française sur son sol ? Quels liens avec la fusillade qui a éclaté lundi devant un collège-lycée juif de Toulouse ? FTVi fait le point.
• Indices et témoignages épluchés
Une semaine après le premier meurtre d'un sous-officier le 11 mars à Toulouse, la police judiciaire exploite tout indice ou témoignage, comme le récit d'une femme disant avoir été bousculée par le tueur, alors qu'il venait de cribler de balles trois militaires du 17e Régiment du génie parachutiste de Montauban. L'homme serait "de taille moyenne assez corpulent" avec un "tatouage ou une cicatrice au niveau de sa joue gauche", a-t-elle dit à plusieurs médias, dont France 2. Mais des sources proches de l'enquête ont pris leur distance avec ces déclarations, refusant de parler d'un témoignage-clé.
Par ailleurs, un jeune militaire de Castres (Tarn) a été placé en garde à vue samedi soir pendant quelques heures mais il a rapidement été relâché, selon une source proche de l'enquête. Le procureur de Toulouse, Michel Valet, a confirmé cette garde à vue, "à considérer comme un acte d'enquête, sans autre portée ou conséquence", a-t-il précisé. Un appel à témoins a été lancé et les militaires sont appelés à se faire discrets car les policiers redoutent que le tueur récidive.
Les vidéos des 46 caméras de surveillance de Montauban ont également été visualisées. Les enquêteurs perdent la trace du conducteur de scooter lorsqu'il passe au-dessus de la voie rapide qui relie Toulouse à Paris, rapporte Le Figaro.fr. Puis l'homme au casque noir est aperçu "circulant à vive allure" par un automobiliste sur une départementale en direction de la commune de Corbarieu (Tarn-et-Garonne) avant que l'on perde sa trace.
• Les similitudes troublantes entre les tueries de Toulouse et Montauban
Une fusillade s'est produite lundi matin devant un collège et lycée juif de Toulouse, faisant au moins quatre morts, dont trois enfants, et un blessé grave. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui doit se rendre sur place en fin de matinée, a dit relever des "similitudes" entre les assassinats de parachutistes la semaine dernière et la tuerie perpétrée lundi matin. Le tueur du collège juif de Toulouse était muni de deux armes, dont une de même calibre 11.43 que celle utilisée pour les parachutistes, selon des sources policières.
On peut acheter en armurerie les armes de calibre de 11.43. Ce type de calibre était très prisée par le grand banditisme autrefois, mais est également largement répandu dans les ventes sous le manteau.
A ce stade, dans le cadre de l'affaire sur les assassinats de militaires, la piste d'un meurtrier issu des rangs de l'armée n'est pas privilégiée mais les policiers recherchent un tireur expérimenté. "Une série d'éléments font penser que le tireur n'avait pas une arme dans la main pour la première fois. Il y a une connaissance manifeste des armes. Il est habitué à utiliser des armes de ce type. C'est peut-être un ancien militaire, un habitué d'un club de tir ou quelqu'un qui a l'habitude de manipuler des armes", a dit à l'AFP une source judiciaire.
• Une traque sur le net
En plus des enquêteurs de la police judiciaire et de l'antiterrorisme, des policiers de la Direction centrale de la PJ à Nanterre spécialisée dans les enquêtes sur le web travaillent sur ces affaires toujours selon les informations du Figaro.fr. Le maréchal des logis abattu à Toulouse aurait en effet eu rendez-vous avec son meurtrier. Le militaire cherchait à vendre sa moto et avait laissé une annonce sur le site Le Bon Coin. Il aurait été contacté par le tueur pour un rendez-vous avant une possible transaction. Le 11 mars, le jeune maréchal des logis est retrouvé mort à côté de sa moto, sur les lieux du rendez-vous.
Les enquêteurs sont donc sur la piste de l'adresse IP, qui permet d'identifier le point de connexion d'un ordinateur sur le web. A partir de cette information, ils pourraient éventuellement remonter à des données d'abonnement, des mails, des coordonnées...
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