Agression d'un enfant de 8 ans en marge du match Ajaccio-OM : "On ne s'en remet pas", témoigne la mère de Kenzo
"Il ouvre son sac et sort son maillot. Au même moment les supporters d'Ajaccio entrent en bas et crient : 'Le fils de pute, il a le maillot de l'OM, il faut qu'on le nique'", raconte dimanche 4 juin à France Bleu Provence, Amandine, la mère de Kenzo, 8 ans, atteint d'un cancer, et agressé samedi soir par des supporters d'Ajaccio, en marge de la rencontre entre l'ACA et l'OM, au stade François-Coty d'Ajaccio.
>> Redoutant des violences, le maire d'Ajaccio avait demandé l'annulation du match
Kenzo et ses parents étaient présents en loge. Le petit garçon était venu au stade vêtu d'un maillot de l'OM à la suite de l'"initiative du Rotary Club et de la présidente d'Air Corsica". L'enfant marseillais - habitant de Roquefort-la-Bédoule, dans les Bouches-du-Rhône - avait en effet fait part de son rêve de rencontrer les joueurs olympiens lors de la réception au stade François-Coty de l'association Des coccinelles rouges pour Thomas, fin avril, une association dont fait partie Kenzo, qui vise à améliorer les conditions d'hospitalisation des enfants atteints de cancer.
"Voilà on vous a brûlés, fils de pute"
"On ne s'en remet pas", raconte Amandine, encore choquée. Elle explique ensuite que les supporters corses sont montés. "C'est de mon fils que vous parlez. Vous rigolez ?", leur répond alors la maman avant d'ajouter : "C'est un enfant de huit ans qui est là pour qu'on réalise ses rêves parce qu'il a un cancer". Elle pousse alors un des supporters pour ne pas qu'il rentre mais ce dernier la "pousse en retour". Amandine tombe et se fait marcher dessus :
"Ils étaient 15 alors je ne pouvais rien faire."
Amandine, mère de Kenzoà France Bleu Provence
Elle affirme qu'ils ont ouvert la porte de la loge. "Mon mari était devant la porte, ils lui ont mis deux coups de poing au visage. Ils ont ensuite poussé mon fils, il est tombé et son visage a tapé sur la barre en fer du siège", poursuit-elle. Les agresseurs ont "arraché les maillots et les ont brûlés", en déclarant : "Voilà on vous a brûlés, fils de pute".
Le maire d'Ajaccio, Stéphane Braggia, a exprimé son "total soutien" à la famille sur Twitter et exprimé ces craintes sur "une inquiétante perte des valeurs".
De son côté, le club de l'AC Ajaccio (ACA) condamne, dans un communiqué paru dimanche, ces "actes inqualifiables" et assure qu'il "fera toute la lumière sur ces agissements honteux. Dès que les individus auront été identifiés par nos services, nous porterons plainte contre eux".
Un journaliste de France 3 Corse Via Stella avait, lui, été agressé par des supporters marseillais, alors qu'il était garé dans une station-service à proximité du stade. Le directeur du réseau France 3 Philippe Martinetti a annoncé avoir porté plainte. Deux enquêtes ont été ouvertes pour "violences en réunion" par le parquet d'Ajaccio pour faire la lumière sur ces deux affaires.
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