Attaque près de la tour Eiffel à Paris : l'assaillant placé 48 heures en garde à vue après l'assassinat de Samuel Paty
Armand Rajabpour-Miyandoab, l'assaillant de l'attaque qui a fait un mort et deux blessés samedi 2 décembre dans la soirée près de la tour Eiffel à Paris au pont de Bir-Hakeim, avait été placé en garde à vue 48 heures après l'attentat contre Samuel Paty le 16 octobre 2020, a appris franceinfo dimanche 3 décembre d'une source proche du dossier.
Etudiant en BTS de gestion des transports et logistique en alternance, Armand Rajabpour-Miyandoab est né en 1997 à Neuilly-sur-Seine, de parents iraniens, il avait été condamné à 5 ans de prison dont quatre ferme avec mise à l'épreuve, pour association de malfaiteur terroriste à la suite d'un projet d'attentat au couteau dans le quartier d'affaires de La Défense.
A l'issue de ces 48 heures de garde à vue, le suspect libéré de prison le 25 mars 2020 avait été laissé libre sans poursuite. C'est lui qui s'était présenté de lui-même au commissariat car il avait échangé sur les réseaux sociaux avec le terroriste Abdoullakh Anzorov qui avait assassiné Samuel Paty. Armand R. avait d'ailleurs précisé que l'auteur de l'assassinat du professeur d'histoire-géographie n'avait pas tenté de l'inciter à passer à l'action.
En relation avec plusieurs jihadistes
Abdoullakh Anzorov n'était pas le seul jihadiste avec qui Armand R. était en contact. Selon une source proche du dossier il avait été en relation avec Maximilien Thibaut et Mélina Boughedir, un couple qui s'était rendu en Syrie combattre au nom de Daech. Selon cette même source, Armand Rajabpour-Miyandoab avait des contacts avec Maximilien Thibaut avant même que ce dernier ne se rende en Syrie en 2015.
Deux autres terroristes étaient en contact avec l'assaillant du pont de Bir-Hakeim, jusqu'à son arrestation en 2016 : Larossi Abballa, abattu après avoir tué un couple de policiers en 2016 à Magnanville, dans les Yvelines, ainsi qu'Abel Kermiche, lui aussi abattu par la BRI après l'attentat qui a tué un prêtre dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, en 2016.
Il s'est radicalisé en 2015 au contact de Maximilien Thibaut, décédé depuis et avec qui il avait des échanges sur les réseaux sociaux. En 2016, l'enquête sur ces agissements a démontré que Armand R. avait effectué des recherches nombreuses sur internet sur les attentats commis en France en 2016. A l'époque le psychologue qui l'avait examiné notait "un manque d'empathie" et un "trouble de personnalité", ce trouble pouvait expliquer son intérêt pour les thèses islamistes. Cet expert avait considéré que sa dangerosité pouvait rester forte.
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