: Reportage "Est-ce que Paris est un endroit sûr ?" : après l'attaque de samedi soir, des touristes s'inquiètent pour leur sécurité
"C'est du sang" : à l'entrée du pont de Bir-Hakeim, dans le 15e arrondissement de Paris, les touristes marquent un temps d'arrêt. Une touriste espagnole ne peut s'empêcher de s'identifier à la victime de l'attaque au couteau qui a eu lieu samedi 2 décembre, un touriste allemand. "Mon hôtel n'est pas très loin, j'aurais pu me promener à cet endroit hier soir au moment de l'attaque, confie-t-elle. On a un peu peur maintenant, on est déjà venus là ces derniers jours et on n'a vu aucun policier. Il y a les Jeux Olympiques bientôt et on se pose la question : est-ce que Paris est un endroit sûr ?"
D'autres essayent de relativiser la situation : "Ce sont des choses qui arrivent dans beaucoup de grandes villes, et malheureusement on commence à s’habituer", indique cette touriste anglaise. Néanmoins, elle admet être plus attentive à ce qui l'entoure, aux comportements, s'il y a quelque chose de suspect, mais elle reste déterminée "à profiter de cette belle ville".
"On habite à côté, on se dit que ça pourrait être nous"
Pour les habitants de ce quartier, c'est aussi un choc. "J'habite à cinq minutes", explique cet habitant, venu déposer une fleur sur le lieu du drame. "Je ressens du dégoût. Ça prend aux tripes, quand on sait qu'on habite à côté, on se dit que ça pourrait être nous, ça fait vraiment de la peine."
D'autres viennent se recueillir rapidement, sidérés devant les traces de sang sur le trottoir : "On est voisins, on habite à quelques centaines de mètres, et on a appris ça hier soir quand on était chez nous, explique un jeune homme. On voulait rendre un hommage à ce monsieur qui est décédé, à côté de chez nous, sur des lieux quotidiens, où il y a beaucoup de touristes qui passent." Une attaque qui se ressent dans un contexte déjà tendu, selon lui : "Je pense qu'il y a un questionnement global. Je ne sais pas si c'est parisien ou français, mais il y a une atmosphère globale où on ressent certaines tensions."
"Si demain ça devait arriver pendant les Jeux olympiques, le jour de l'inauguration qui va se passer exactement à cet endroit, ça pose effectivement la question de savoir comment sera protégé le public."
Un habitant du quartier Bir Hakeimà franceinfo
Il n'y a plus aucun policier ni cordon de sécurité sur le pont de Bir-Hakeim. Les touristes ont repris leurs marques, la plupart poursuivent leur chemin et se laissent aller aux traditionnelles photos souvenirs, avec la Tour Eiffel en arrière-fond.
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