Ce que l'on sait de l'assassinat du rugbyman Federico Martin Aramburu à Paris
Trois suspects ont été arrêtés, dont un homme qui s'était enfui en Hongrie.
Federico Martin Aramburu, ex-international de rugby argentin, a été tué par balles à Paris dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 mars, après une sortie dans un bar. Une enquête de flagrance pour "assassinat" a été ouverte et confiée à la brigade criminelle, a fait savoir le parquet de Paris. Voici ce que l'on sait de la victime et des circonstances de sa mort.
Deux fois champion de France de rugby
Agé de 42 ans, Federico Martin Aramburu était un rugbyman argentin bien connu en France pour avoir joué dans plusieurs clubs de l'Hexagone. Occupant le poste de trois-quarts, il comptait 22 sélections avec l'Argentine et a été deux fois vainqueur du championnat de France avec Biarritz en 2005 et 2006. Il a également été président des Socios du club de 2015 à 2018. Il a participé à la Coupe du monde de rugby en 2007 avec les Pumas argentins, décrochant la troisième place aux dépens des Français. Depuis 2014, il gérait une agence de voyages, Esprit basque, à Biarritz.
Nous apprenons le décès de Federico Martín Aramburú dans des circonstances tragiques. L’ensemble du BOPB adresse ses plus sincères condoléances à sa famille,ses proches, et les assure de son total soutien. pic.twitter.com/brvMNP7bJx
— BOPBweb (@BOPBweb) March 19, 2022
A l'annonce de sa mort, l'ensemble du Biarritz Olympique a adressé "ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches". "Tous ceux qui l'ont connu et côtoyé auront les mêmes mots, c'était la gentillesse même", a évoqué sur France Bleu Pays basque Nicolas Brusque, ancien arrière du Biarritz Olympique et du XV de France. "J'ai du mal à parler de lui au passé… C'était le gars parfait, qui rassemblait autour de lui, et, qui plus est, père de trois enfants."
"En dehors du terrain, c'était une belle personne et un ami. On a vécu des moments qui nous ont soudés pour toujours. C'est une nouvelle terrible, on a encore du mal à y croire", a également réagi Julien Peyrelongue, l'un de ses anciens coéquipiers à Biarritz.
Samedi soir au Stade de France, lors du match France-Angleterre du Tournoi des six nations, un hommage lui a été rendu. A l'issue de la rencontre remportée par la France, Maxime Lucu, demi de mêlée du XV de France et ancien biarrot, a confié à Sud Ouest : "J'y ai énormément pensé pendant le match. C'est beaucoup de colère qui ressort. (...) J'ai encore beaucoup d’émotion et ce soir, on lui dédie cette victoire."
Abattu après une altercation dans un bar
Les faits se sont déroulés samedi à 6h15, selon une source policière à franceinfo. Un différend verbal a éclaté entre deux groupes à la sortie du bar Le Mabillon, sur le boulevard Saint-Germain, dans le 6e arrondissement de Paris. Le rugbyman faisait partie d'un des deux groupes.
Selon cette source proche, Federico Martin Aramburu a fait tomber un individu de l'autre groupe en tirant sur sa capuche. Les videurs de l'établissement ont réussi à séparer les deux clans, qui ont alors quitté les lieux. Un homme et une femme sont ensuite revenus à bord d'un véhicule de type Jeep. Deux coups de feu ont été tirés en direction du rugbyman sans le toucher. Un autre individu a alors récupéré l'arme dans la voiture, poursuivi l'Argentin à pied et tiré à six reprises. Cinq balles ont atteint la victime. Federico Martin Aramburu a été touché mortellement devant son hôtel, a affirmé un de ses proches à France Bleu Pays basque.
Selon la radio locale, l'ancien rugbyman était à Paris pour assister au match du Tournoi des six nations France-Angleterre. Plusieurs anciens joueurs du Biarritz Olympique devaient se retrouver dans l'après-midi.
Trois suspects arrêtés, dont deux militants d'ultradroite
Trois personnes ont été interpellées dans l'enquête pour "assassinat", confiée à la brigade criminelle. Un homme de 27 ans, Loïk Le Priol, a été interpellé mardi soir en Hongrie, a appris France Télévisions mercredi auprès du parquet de Paris. Cet ancien commando marine et membre du mouvement d'ultradroite GUD a été arrêté lors d'un contrôle effectué à une frontière alors qu'il circulait en voiture, selon une source proche du dossier. Il devrait être remis aux autorités françaises dans les prochains jours, a-t-on ajouté d'une autre source proche à l'AFP. Le suspect a expliqué avoir "un passé militaire et qu'il se rendait en Ukraine pour combattre", a détaillé la police hongroise. Trois couteaux, utilisés par les militaires, ont été saisis dans sa voiture.
L'autre homme, Romain Bouvier, 31 ans, également actif à l'ultradroite, qui aurait également tiré sur l'ex-rugbyman, a été interpellé dans la matinée à Sablé-sur-Sarthe. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir tiré sur l'ancien international argentin.
Mardi, une femme de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture appartenant à Loïk Le Priol la nuit des faits, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et "refus de remettre la convention de déchiffrement d'un moyen de cryptologie". Elle a été placée en détention provisoire.
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