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Effondrement à Rosny-sous-Bois : les trois questions qui se posent après le drame

Trois jours après cette catastrophe, qui a fait 8 morts et 11 blessés dans cette commune de Seine-Saint-Denis, les enquêteurs tentent de déterminer l'origine du drame alors que des dizaines de sinistrés se retrouvent sans logement.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les pompiers poursuivent leurs recherches, le 1er septembre 2014, dans les décombres de l'immeuble qui s'est effondré à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). (MARTIN BUREAU / AFP)

Un accident aussi imprévisible que meurtrier. L'effondrement d'un immeuble à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui a fait 8 morts et onze blessés dimanche 31 août, soulève de nombreuses questions. Si les secours continuent de s'activer autour des décombres, pour s'assurer que personne n'y est encore bloqué, les enquêteurs tentent, de leur côté, de déterminer les causes exactes du drame, qui a fait des dizaines de sinistrés. Francetv info fait le point sur cette catastrophe.

Quelle est l'hypothèse privilégiée ?

"C'est une explosion vraisemblablement occasionnée par une fuite de gaz" , située dans la partie basse de l'immeuble, qui serait à l'origine du drame, a avancé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, lundi 1er septembre. "Il y a un effet de souffle qui laisse penser à cela." Et si, de son côté, le maire UMP de Rosny-sous-Bois, Claude Capillon, affirme être sûr "à 95%" que l'effondrement de l'immeuble est dû au gaz, l'origine exacte de la fuite doit encore être précisée par les enquêteurs. 

Les autorités évoquent notamment la thèse d'une chaudière défectueuse. "Cette chaudière se trouvait dans un appartement situé au rez-de-chaussée. Elle a été récupérée par le laboratoire de la police judiciaire", a précisé le lieutenant-colonel Samuel Bernes, porte-parole des pompiers de Paris.

Des travaux étaient, par ailleurs, en cours à proximité de l'immeuble, selon Claude Capillon. "Il n'y avait pas d'opérations sur les conduites de gaz" ni de "chantier important", a toutefois déclaré l'édile. La société en charge du réseau de distribution du gaz GRDF avait précédemment indiqué qu'"aucune fuite n'avait été signaléesur les lieux. 

Quelles suites judiciaires pour l'enquête ?

Une instruction judiciaire pour "des chefs d'homicides et de blessures involontaires" devrait être ouverte d'ici à la fin de la semaine, a annoncé le parquet de Bobigny lundi 1er septembre. Elle sera confiée à un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Bobigny. 

L'autopsie des corps des victimes, qui débute mardi 2 septembre, devrait indiquer si du gaz était présent dans leurs poumons au moment du décès. La justice tentera ensuite reconstituer le scénario du drame et déterminer si une faute pénale a été commise. "Seules les négligences directement et incontestablement à l'origine de l'explosion pourront conduire leur auteur devant un tribunal", affirme le Parisien, qui ajoute que les investigations à venir seront "comparables à celles d'une enquête criminelle".

Comment les victimes sont-elles prises en charge ?

Trente-deux sinistrés ont été relogés et une vingtaine d'autres ont été accueillis par leurs familles, a indiqué la mairie de Rosny-sous-Bois, lundi 1er septembre. Ils n'ont toutefois pas la possibilité d'être relogés pour l'instant. "Ma femme, mes deux filles et celui de mes garçons, qui sont sains et saufs, sont à l'hôtel, mais on nous a dit que ça ne durerait que trois jours. Et après ? L'immeuble ne sera pas reconstruit pendant ce temps", s'est ému  au Parisien Sahko Silla, qui habitait avec sa famille au 4e étage du bâtiment. 

Un mouvement de solidarité s'est, par ailleurs, organisé à Rosny-sous-Bois. De nombreux dons sont envoyés à la mairie pour aider les sinistrés, qui ont perdu la quasi-totalité de leurs biens, ensevelis dans les décombres. Les victimes pourront toutefois récupérer une partie de leurs affaires lors d'une opération sous surveillance des pompiers, mardi 2 septembre, a expliqué BFMTV. Les onze personnes blessées lors de la catastrophe sont hors de danger, selon le préfet de Seine-Saint-Denis.

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