Accident de Pierre Palmade : où en sont les investigations ?
Une semaine après le dramatique accident de la route impliquant Pierre Palmade, les investigations progressent. Présenté à un juge d'instruction, l'humoriste a été mis en examen pour homicide involontaire, a annoncé le procureur de Melun, Jean-Michel Bourlès, vendredi 17 février. Il "a été placé (...) sous assignation à résidence, au sein d'un service d'addictologie d'un hôpital, sous surveillance électronique", a précisé le magistrat dans un communiqué. Le parquet de Melun, qui avait requis son placement en détention provisoire, va faire appel.
Les deux autres passagers de son véhicule ont été placés sous le statut de témoin assisté pour non-assistance à personne en danger. Du côté des trois personnes gravement blessées, la passagère de 27 ans, dont le pronostic vital n'est plus engagé, a perdu l'enfant qu'elle portait. Le conducteur de 38 ans et son fils, âgé de 6 ans, étaient toujours hospitalisés en réanimation dans un état grave, vendredi. Que sait-on à ce stade ? Franceinfo fait le point.
Deux passagers placés sous le statut de témoin assisté
Deux personnes se trouvaient à bord de la voiture de Pierre Palmade au moment de l'accident sur la D372, au niveau de Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne), vendredi 10 février. Interpellés séparément mercredi, les deux passagers "ont confirmé s'être enfuis avant l'arrivée des secours. Ils avaient également consommé des produits stupéfiants", a précisé le procureur. Ils ont été placés sous le statut de témoin assisté pour non-assistance à personne en danger. Nathalie Fonteneau, l'avocate d'un des passagers, a assuré vendredi, à l'issue de l'audience, que son client "était en train de dormir" au moment de l'accident. "Il a été victime lui-même. On a tendance à l'oublier, il a été victime d'un accident de la circulation", a-t-elle déclaré à la presse.
Avant l'accident, l'un des deux hommes avait proposé à Pierre Palmade de prendre le volant, mais l'humoriste a souhaité conduire lui-même. C'est en tout cas ce qu'a affirmé le second passager du véhicule lors de son audition, a appris franceinfo de source policière.
Mardi, un homme alcoolisé avait été placé en garde à vue car il affirmait avoir été présent dans la voiture. Il a finalement avoué avoir menti, assurant aux enquêteurs qu'il s'agissait d'un pari.
L'humoriste a reconnu avoir consommé de la cocaïne mais n'a "aucun souvenir précis"
Pierre Palmade, 54 ans, a été transporté mercredi sous escorte à l'hôpital de Melun (Seine-et-Marne) pour être entendu par les enquêteurs dans un milieu médicalisé. Il a été entendu sous le régime de la garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte pour "homicide et blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois, par conducteur sous l'emprise de produits stupéfiants". Jusqu'à présent, son état de santé n'avait pas permis son audition.
Lors de sa garde à vue, Pierre Palmade a reconnu avoir consommé de la cocaïne et des drogues de synthèse. "Il a cependant indiqué n'avoir aucun souvenir précis des circonstances de l'accident", précise le communiqué du procureur.
Sa sœur avait pris la parole pour lui dans un communiqué de presse, mardi. "Il se réveille peu à peu et réalise l'horreur de ce qui s'est passé, de ce qu'il a causé. Il est catastrophé, il a honte", écrivait Hélène Palmade. "L'idée d'avoir détruit la vie de cette famille le dévaste. Il prie, et nous avec lui, pour qu'ils s'en sortent avec le moins de séquelles possibles. Il prie. Il prie vraiment", insistait-elle, soulignant que son frère "assumera[it] toutes les conséquences de ses actes avec la conscience terrible qu'il ne pourra jamais réparer le mal qu'il a fait". Elle concluait en ces termes : "Aussi vain que cela puisse paraître, Pierre leur demande pardon du plus profond de son âme."
Les victimes et leurs proches "insensibles aux excuses présentées"
Peu après les premiers mots relayés au nom de l'humoriste par sa sœur, les victimes et leurs proches avaient répondu mardi être "insensibles aux excuses présentées", par la voix de leur avocat Mourad Battikh, lors d'une conférence de presse à Paris. "[Le conducteur] a subi entre cinq et sept opérations pendant ces dernières 72 heures" et "son fils aurait la mâchoire fracturée et serait défiguré", avait précisé l'avocat. La jeune femme de 27 ans, enceinte de six mois, a perdu son enfant à naître. "C'était son premier enfant, ça allait être une fille", a précisé Mourad Battikh.
Cet accident de la route pose la question du statut du foetus en droit pénal. L'enquête doit déterminer si le bébé a respiré après avoir été sorti du ventre, même durant quelques secondes, et s'il peut donc être juridiquement considéré comme une personne humaine. "L'autopsie réalisée n'a pas permis d'établir si cet enfant était né vivant", a fait savoir le procureur, annonçant une "expertise complémentaire" sur ce point.
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