Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : "Le temps est au recueillement et non à l'instrumentalisation parfois abjecte qu'on a pu entendre", réagit le Snes-FSU
"Le temps est au recueillement, au partage de la douleur de la communauté éducative et non à l'instrumentalisation parfois abjecte qu'on a pu entendre de la part de certains", a réagi mercredi 22 février sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU et professeure de sciences économiques et sociales. Elle s'exprimait après le décès d'une enseignante à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Cette professeure d'espagnol âgée a été poignardée par un élève dans sa classe, au lycée Saint-Thomas d'Aquin.
"Forcément, comme tous mes collègues, je suis sous le choc et c'est une douleur immense qui traverse toute la communauté éducative", confie Sophie Vénétitay. Elle adresse ses pensées "aux proches, aux élèves et aux collègues" de la victime. Et elle ne peut pas s'empêcher de penser que "cette professeure a été assassinée alors qu'elle faisait son métier". Ces mots sont pour elle "extrêmement difficiles à prononcer parce qu'ils disent l'indicible, parce qu'ils disent l'impensable".
Il faut que "la communauté éducative se retrouve
La secrétaire générale du Snes-FSU appelle à "faire bloc avec toute la communauté éducative face à ce nouveau drame qui nous touche". Une minute de silence "sera respectée" jeudi à 15 heures dans tous les établissements scolaires, a annoncé le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, lors d'une conférence de presse devant le lycée Saint-Thomas d'Aquin. "Il est particulièrement important que la communauté éducative se retrouve, qu'elle soit soudée face à ce drame, qu'on puisse aussi échanger avec les élèves", a réagi Sophie Vénétitay avant d'ajouter : "On sait qu'on malheureusement d'expérience que des élèves ont besoin de parler aussi dans ce genre de situation."
"Il faut rappeler aux élèves que plus que jamais, les enseignants sont avec eux, pour construire l'école et pour faire d'eux les citoyens de ce pays."
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSUà franceinfo
La syndicaliste veut aussi transmettre ce message "à l'ensemble du pays parce qu'en on parle des moyens, on parle aussi de l'école qu'on construit pour demain". Sa douleur est encore plus vive quand elle pense que cette enseignante a été tuée dans une salle de classe, un "lieu symbolique" puisque "c'est là que l'on vit notre métier, c'est le lieu où l'on transmet des choses à nos élèves pour qu'ils comprennent mieux la société qui les entoure".
Sophie Vénétitay rappelle qu'"aucun professeur ne devrait avoir peur avant d'entrer dans sa classe" mais elle craint que "ce sentiment effleure certains collègues dans les prochains jours". La secrétaire générale du Snes-FSU estime que lorsque temps de l'émotion et du recueillement sera passé, "il faudra se poser la question de ce qu'est l'école aujourd'hui et de ce qu'on veut en faire". Elle a "entendu" les hommages rendus par le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, le président de la République Emmanuel Macron ou encore par la Première ministre Élisabeth Borne mais "il va falloir passer aux actes pour enfin faire du service public d'éducation quelque chose qui soit à la hauteur des ambitions qu'on lui donne".
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