Une semaine d'opérations de lutte contre l'islamisme
Coups de filet et mises en examen se succèdent depuis le 30 mars dans les milieux salafistes radicaux. FTVi revient sur ces arrestations, dont la "mise en scène" est critiquée par l'opposition.
Nouveau coup de filet, mises en examen... Après les tueries de Toulouse et Montauban, la lutte contre l'islamisme occupe l'actualité et suscite les critiques de l'opposition en pleine campagne pour l'élection présidentielle. FTVi fait le point sur la situation.
• Un coup de filet dans plusieurs villes de France mercredi
Au petit matin, mercredi, une vaste opération a été lancée dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet antiterroriste de Paris. Dix personnes ont été interpellées dans plusieurs villes de France, notamment à Roubaix, Marseille, Carpentras, Valence, Pau et dans le Lot-et-Garonne.
Selon les premiers éléments, les arrestations visent des individus isolés avec, pour la plupart, des profils "à la Mohamed Merah", l'auteur des tueries de Montauban et de Toulouse. Il est présenté par les enquêteurs comme un petit délinquant qui s'est radicalisé seul. Mais ces arrestations ne seraient pas en lien avec l'enquête Merah.
• Treize présumés islamistes mis en examen
Un autre coup de filet dans les milieux islamistes radicaux a eu lieu moins d'une semaine plus tôt. Le 30 mars, 19 personnes avaient été interpelées, parmi elles 17 ont été placées en garde à vue, et finalement 13 ont été mis en examen mercredi.
Ces derniers, membres ou proches du groupuscule salafiste Forsane Alizza ("Les cavaliers de la liberté"), sont soupçonnés d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et acquisition, détention et transport d'armes. Ils auraient en particulier évoqué un "projet intellectuel" d'enlèvement d'un magistrat lyonnais, Albert Lévy, selon le procureur de Paris. Neuf d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt et quatre ont été placés sous contrôle judiciaire.
• La mise en garde de Nicolas Sarkozy
Après l'effroi provoqué par les tueries commises par Mohamed Merah au nom d'Al-Qaïda, le président candidat Nicolas Sarkozy avait affiché son intransigeance envers l'islamisme radical et prévenu que ce type d'opérations se poursuivrait. Au micro d'Europe 1, il avait expliqué, au moment du premier coup de filet, que "ce qui s'est passé ce matin va continuer".
Il avait également précisé qu'il y aurait "d'autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d'expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n'ont, au fond, rien à y faire". Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a ordonné le 2 avril l'expulsion de cinq islamistes radicaux étrangers.
• Des opérations qui tombent à pic, juge l'opposition
Le candidat centriste François Bayrou a affirmé, sur i-Télé, son opposition à toute "forme publicitaire et mise en scène" des arrestations d'islamistes présumés, opérées "devant les caméras".
François Hollande a, lui, jugé que l'on aurait "dû, pu peut-être, faire davantage avant" les tueries de Toulouse et Montauban. "S'il y a des soupçons, s'il y a des risques, ils doivent être conjurés. Ce qui peut surprendre, c'est pourquoi le faire après un acte terroriste qui a, c'est vrai, profondément affecté les esprits", a-t-il déclaré sur RTL.
Les jours précédents, le FN avait dénoncé un "coup de filet électoraliste". "Ça tombe bien" pour la campagne de Nicolas Sarkozy, avait ironisé pour sa part le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Michel Sapin, un proche du candidat socialiste François Hollande, avait jugé "légitime" la lutte contre l'islam radical, mais "critiquable" de l'utiliser "à des fins électorales". Il avait regretté "la présence de caméras" lors de l'opération contre Forsane Alizza.
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