Film anti-islam : récit d'un week-end sous tension
Après une importante vague de violences dans le monde arabo-musulman vendredi, les incidents se sont multipliés partout dans le monde. FTVi récapitule.
VIOLENCES ANTI-AMERICAINES- Même si la situation s'est stabilisée, après les violentes émeutes qui ont éclaté vendredi 14 septembre notamment au Yemen et en Egypte, à Khartoum (Soudan), Tripoli (Libye) et Tunis, le week-end a été ponctué d'incidents liés à la diffusion du film islamophobe L'innocence des musulmans. FTVi vous en résume l'essentiel.
Une manifestation non-déclarée en France
Samedi 15 septembre à Paris, près de 250 manifestants, majoritairement des hommes, dont certains habillés à la mode salafiste convergent vers l'ambassade des Etats-Unis dans le VIIIe arrondissement. Le rendez-vous, relayé sur les réseaux sociaux, n'a pas été déclaré en préfecture. Après quelques affrontements, la police interpelle 150 personnes.
Dimanche 16 septembre, la sécurité est renforcée aux abords du bâtiment diplomatique au cas où une nouvelle manifestation serait organisée. Mais l'évènement prend surtout un tour politique. Invité de France 2, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, dénonce un rassemblement "inacceptable", tandis que François Fillon en déplacement dans le Val-d'Oise, lui a demandé des "explications sur le fait que le préfet de police de Paris ait toléré une manifestation de salafistes".
Le parquet de Paris a ouvert une enquête afin d'en identifier les organisateurs. France 2 a tenté de comprendre quelles étaient les motivations des manifestants.
Des attaques sporadiques dans le monde musulman
Samedi 15 septembre, les talibans mènent une attaque de grande ampleur contre la base Bastion à laquelle est affecté le prince Harry. Les affrontements tuent deux marines américains et causent de lourds dommages matériels.
Au Yemen, le Parlement refuse l'arrivée de marines américains pour protéger l'ambassade des Etats-Unis. Dans le même temps, la branche yéménite d'Al-Qaïda estime dans un communiqué que l'assaut du mardi 11 septembre contre le consulat de Benghazi "venge" la mort de son numéro 2, Abou Yahya al-Libi. Sans revendiquer officiellement l'attaque.
Dimanche, les principaux heurts ont eu lieu au Pakistan. A Lahore (Nord-Est), quelque 5 000 personnes scandent des slogans anti-américains, tandis qu'au moins huit personnes ont été blessées près du consulat américain de Karachi, la capitale économique. Plus anecdotiquement, en Turquie, dans la capitale Ankara, un petit groupe de manifestants maintenus à distance, brûlent un drapeau américain dans la rue.
Les ambassades occidentales sur le qui-vive
"Etant donné la situation en termes de sécurité à Tunis et à Khartoum, le département d'Etat a ordonné le départ de toutes les familles et de tous les personnels non indispensables de ces deux postes." Samedi, les Etats-Unis décident d'évacuer l'essentiel de leurs personnels diplomatiques en Tunisie et au Soudan.
De son côté, le Canada annonce dimanche la fermeture pour la journée de ses ambassades en Egypte, en Libye et au Soudan pour les mêmes raisons de sécurité.
Côté diplomatie, la Libye, pressée de faire la lumière sur l'assaut de l'ambassade américaine, interpelle une cinquantaine de personnes dimanche. En Iran, le général Mohammad Ali Jafari, commandant en chef des Gardiens de la révolution, dit comprendre la colère des musulmans mais estime qu'elle ne "justifie pas" la mort de diplomates américains.
Par ailleurs, les révélations sur l'identité de l'auteur du brûlot anti-islam se sont multipliées. Il est placé sous protection policière dans sa maison de Cerritos près de Los Angeles.
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