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Feu d'artifice du 14-Juillet à Cholet : "Personne n'a remis en cause les conditions de sécurité sur le moment", affirme le maire

"Règles de sécurité ou pas, que les gens soient à 100 mètres ou que les gens soient à 50 mètres, en tout état de cause, ce qui s'est passé, c'est une défaillance dans le tir des fusées", a estimé sur franceinfo le maire de Cholet Gilles Bourdouleix.

Article rédigé par franceinfo
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Sur le site de l'accident lors du feu d'artifice à Cholet (Maine-et-Loire), le 15 juillet 2022. (VINCENT MICHEL / MAXPPP)

Gilles Bourdouleix, maire de Cholet (Maine-et-Loire), a tenu vendredi 15 juillet sur franceinfo à revenir sur les faits au lendemain du drame du feu d'artifice du 14-Juillet à Cholet qui a fait deux morts et un blessé grave. "On dit n'importe quoi", a-t-il affirmé. Eric Bouillard, procureur de la République d'Angers, a affirmé notamment qu'une partie du public se trouvait trop près du pas de tir, à "trente à cinquante mètres" environ. "Qu'il mesure ! Je suis prêt à regarder les mesures", a rétorqué le maire. "ll y a des conditions de sécurité qui doivent être respectées. Ce n'est pas à nous de les fixer. C'est à la société qui fait le feu d'artifice qui indique ensuite à l'organisateur les mesures de sécurité qui doivent être prises", a-t-il expliqué. "Personne n'a remis en cause les conditions de sécurité sur le moment", a insisté le maire. Il a d'ailleurs précisé que la municipalité n'était pas l'organisatrice du feu d'artifice, mais "le comité des fêtes locales."

>> Feu d'artifice du 14-Juillet à Cholet : cinq questions sur l'accident qui a fait deux morts

franceinfo : Comment expliquer le drame d'hier soir ?

Gilles Bourdouleix : On dit n'importe quoi. Ce n'est pas la commune qui est organisatrice de ce feu d'artifice. C'est Cholet événements qui est le comité des fêtes locales. Quand j'entends dire que l'artificier est à 100 mètres du pas de tir, c'est physiquement impossible. Ça ne peut pas être 100 mètres. Je sais où ils étaient. Ils ne sont pas à 100 mètres du pas de tir. C'est n'importe quoi. Ensuite, ce n'est pas la première fois non plus que le feu d'artifice est tiré de cet endroit. Et lorsqu'il a déjà été tiré a priori, d'après les dossiers que j'ai fait ressortir, il n'y avait pas plus de limites pour s'approcher que là où se situaient les personnes qui ont été touchées. Ensuite, j'ai des témoignages, un artificier s'est porté vers des personnes qui étaient à proximité du grillage du stade de football d'où était tiré le feu d'artifice, sachant qu'il y avait quand même une certaine distance entre ce grillage et le pas de tir proprement dit.

"L'artificier a demandé aux gens de se reculer un petit peu parce qu'ils se trouvaient trop près à ce moment-là. Il n'a pas du tout appelé les services d'ordre pour repousser les personnes qui étaient là. C'est qu'il n'a pas considéré qu'il y avait un danger."

Gilles Bourdouleix, maire de Cholet

à franceinfo

Mais il y a bien eu une intervention des artificiers. Ensuite, quand j'entends qu'il y avait une demi-douzaine de policiers, c'était une douzaine. Il y avait également une quinzaine de policiers nationaux, dont le commissaire de police. Personne n'a remis en cause les conditions de sécurité sur le moment.

À aucun moment les forces de sécurité n'ont demandé au public de s'éloigner du pas de tir ?

Non. À aucun moment ! Personne n'est intervenu. Un artificier, a priori, serait venu dire : "Il faudrait reculer un petit peu". Les gens ont reculé, puis se sont avancés de nouveau, mais ça n'a pas ému plus que ça l'artificier qui, à ce moment-là, aurait très bien pu appeler la police nationale ou municipale pour demander qu'on vienne repousser les personnes. Il n'y a pas eu d'ordre particulier lié à ces questions.

Le procureur dit que les victimes étaient trop proches du pas de tir, "à 30-50 mètres". Vous réfutez ses déclarations ?

Qu'il mesure ! Je suis prêt à regarder les mesures.

"Il y a des conditions de sécurité qui doivent être respectées. Ce n'est pas à nous de les fixer. C'est à la société qui fait le feu d'artifice qui indique ensuite à l'organisateur les mesures de sécurité qui doivent être prises."

Gilles Bourdouleix, maire de Cholet

à franceinfo

Personne n'a demandé effectivement qu'il y ait un blocage du site où se trouvaient les personnes en question. Et sachant que ce n'était pas évidemment le site principal, puisqu'il y avait toute une place et un parking où se déroulait la fête avec le podium, l'orchestre et la buvette d'où les gens regardaient le feu d'artifice. Quand je dis les gens, c'est des milliers. Les victimes de ce drame épouvantable se trouvaient dans une autre zone. À aucun moment personne n'a dit qu'elle n'était pas accessible.

Que s'est-il passé alors ?

Je ne peux considérer ce que j'entends depuis le début, c'est-à-dire un accident lié aux tirs. De toute façon, règles de sécurité ou pas, que les gens soient à 100 mètres ou que les gens soient à 50 mètres, en tout état de cause, ce qui s'est passé, c'est une défaillance dans le tir des fusées. Quand les fusées partent à l'horizontale, c'est qu'il y a un problème. Les fusées sont censées aller vers le haut. Ensuite, ça peut être le matériel. Je ne dis pas que c'est l'artificier en tant que tel. Vous roulez sur une autoroute. Votre voiture fait une embardée parce que le pneu explose. Ce n'est pas le conducteur qui est responsable, c'est le pneu qui a explosé.

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