Résultats définitifs : Hollande (28,63%) devant Sarkozy (27,18%), Le Pen à 17,9
Le socialiste arrive en tête du premier tour devant le président sortant. Marine Le Pen, troisième, crée la surprise, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur, lundi.
Pari réussi pour François Hollande. Conformément à ses souhaits, les Français l'ont placé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, dimanche 22 avril. Selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur, le socialiste obtient 28,63% des voix. Nicolas Sarkozy, près d'un point et demi derrière, recueille 27,18% des suffrages, le deuxième plus mauvais score pour un président sortant. La surprise de la soirée vient du Front national, Marine Le Pen se classant troisième avec 17,9% des voix. La candidate frontiste réalise un meilleur score que son père en 2002 et arrive devant Jean-Luc Mélenchon, qui obtient 11,11%.
Derrière, François Bayrou, le troisième homme de 2007, arrive cinquième avec 9,13%, loin devant Eva Joly, candidate d'Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) à 2,31%. Viennent ensuite Nicolas Dupont-Aignan pour Debout La République (1,78%), Philippe Poutou pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA - 1,15%), Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière (LO - 0,56%), et Jacques Cheminade (0,25%)
• Une participation plus forte que prévue
On craignait une forte hausse de l'abstention pour le premier tour de l'élection présidentielle : cela n'est finalement pas le cas. Selon l'estimation de nos partenaires Ipsos-Logica Business Consulting, la participation atteint 79,47%. Un peu moins qu'en 2007 (85,33%), mais bien davantage que le 21 avril 2002 (73%), élection marquée par une abstention record.
• Le Front national très haut
Elle promettait "une surprise". C'est chose faite. Marine Le Pen obtient 17,9% des suffrages, un très bon score pour sa première élection présidentielle. C'est mieux que les 16,86% qui avaient permis à son père, Jean-Marie Le Pen, d'accéder au second tour en 2002. En 2007, le Front national avait réuni 10,44% des voix. La candidate frontiste arrive donc troisième alors que plusieurs sondages la donnaient derrière le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.
• Le bloc de gauche en position de force
L'addition des voix des candidats situés à gauche sur l'échiquier politique (Parti socialiste + Front de gauche + EELV + NPA + LO + Solidarité et Progrès) frôle les 44% des suffrages exprimés. C'est près de 8 points de plus qu'au premier tour de 2007, où la gauche obtenait 36,43% des suffrages. Le total des voix de droite (FN + UMP + Debout la République) s'établit quant à lui à un peu moins de 47%.
Le bloc de gauche atteint donc un niveau comparable à celui de l'élection de 1988, lors de laquelle François Mitterrand l'emporta largement au second tour face à Jacques Chirac.
Pour le second tour, François Hollande devrait pouvoir compter sur les électeurs des autres candidats de gauche. Eva Joly a clairement appelé à voter pour lui. Jean-Luc Mélenchon a demandé à ses partisans de battre le président sortant "sans traîner les pieds". Quant à Philippe Poutou, il a une nouvelle fois émis le souhait de "dégager Sarkozy".
• Les reports de voix, clé du second tour
Selon un sondage Ipsos-Logica Business Consulting pour France Télévisions réalisé dimanche soir, François Hollande est donné vainqueur du second tour, qui se tient le 6 mai, avec 54% des intentions de vote contre 46% pour Nicolas Sarkozy.
La clé du second tour réside surtout dans les reports de voix des électeurs de François Bayrou et surtout de Marine Le Pen. Selon ce sondage, les électeurs de la candidate frontiste se reporteraient à 60% sur Nicolas Sarkozy contre 18% pour François Hollande. Un très bon taux de report pour le président sortant qui ne lui épargnerait cependant pas la défaite. Une enquête Ifop pour Europe 1 est encore plus pessimiste pour lui. En effet, seuls 48% des électeurs de Marine Le Pen opteraient Sarkozy, donné perdant à 45,5%.
Les électeurs de François Bayrou se répartiraient quant à eux en trois tiers plus ou moins égaux, selon les instituts, sur François Hollande, Nicolas Sarkozy et l'abstention.
Pour espérer l'emporter, Nicolas Sarkozy devra donc impérativement compter sur d'excellents reports de voix du candidat centriste comme de la candidate frontiste. Une mission périlleuse.
• Un début de polémique
Des milliers de Français ont été empêchés de voter. Il s'agit d'anciens expatriés ne s'étant pas radiés dans les consulats au moment de leur retour en France et qui ont donc été inscrits sur les listes électorales de l'étranger. Le Quai d'Orsay a été assailli de "milliers de demandes" et qualifié leur comportement de "négligence". Après vérification et rédaction d'une lettre sur l'honneur, ces Français ont pu voter s'ils ont été mis au courant à temps.
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