Football, rugby, handball : le sport français cerné par les affaires à un an et demi des Jeux olympiques de Paris 2024
A un an et demi des Jeux olympiques de Paris 2024, le sport français est fragilisé. Depuis plusieurs mois, de nombreuses instances nationales accumulent les affaires extra-sportives. Après le football et le rugby, sans oublier la crise interne au sein du Comité national olympique, le handball est désormais concerné. Le président de la Ligue nationale, Bruno Martini, est poursuivi pour "corruption de mineurs" et "enregistrement d'images pédopornographiques", a appris Franceinfo, mercredi 25 janvier.
Football
La crise inédite que traverse la Fédération française de football (FFF) depuis plusieurs semaines porte un nom : Noël Le Graët. Habitué des polémiques et des petites phrases, le dirigeant de 81 ans a plongé la Fédération dans un tourbillon qui n'en finit pas. Visé par un audit lancé il y a plusieurs semaines par le ministère des Sports, il fait désormais l'objet d'une enquête de la justice pour harcèlement sexuel et moral à la suite d'un signalement pour "outrage sexiste" effectué par les auditeurs chargés de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'instance.
Selon le journal Le Monde, ce signalement fait suite au témoignage paru dans la presse de Sonia Souid, l'agente de plusieurs internationales françaises, dénonçant l'attitude insistante de Le Graët. Sous pression depuis la sortie d'une enquête journalistique en septembre 2022, évoquant d'éventuels comportements sexistes, Noël Le Graët a été mis en retrait de la présidence de la FFF le 11 janvier, dans l'attente de la publication du rapport de l'audit, lundi 30 janvier.
Rugby
À neuf mois de la Coupe du monde organisée en France, le rugby a mauvaise mine. Le président de la Fédération, Bernard Laporte, a été condamné par la justice le 13 décembre 2022, aux côtés de l'homme d'affaires Mohed Altrad, pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot de l'équipe de France.
Après avoir fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, l'ancien demi de mêlée, âgé de 58 ans, a finalement accepté une mise en retrait quasi-totale, mais en conservant son titre. Les clubs votent depuis lundi pour valider ou non la nomination au poste de président délégué de Patrick Buisson, proposé par Laporte. Mais l'ancien secrétaire d'Etat aux Sports a, en plus, été placé quelques heures en garde à vue, mardi 24 janvier, dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée. Selon Thierry Nesa, son conseil fiscal, il s'agirait "d'une donation consentie il y a plus de douze ans".
L'autre homme fort du rugby français, Claude Atcher, partie prenante pour obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2023, a lui été débarqué en octobre de la tête du comité d'organisation du Mondial-2023 pour ses pratiques managériales et fait l'objet d'une enquête judiciaire.
Handball
Une déflagration. Alors que l'équipe de France dispute son Mondial en Pologne avec un quart de finale contre l'Allemagne, le handball français s'est réveillé mercredi sous le choc. Bruno Martini, ancien gardien de but de l'équipe des "Barjots", champion du monde et président de la Ligue nationale, a été interpellé lundi à Paris, visé par une enquête pour "corruption de mineur" et "enregistrement d'images pédopornographiques".
Placé en garde à vue, déféré mardi soir en vue d'une "probable comparution pour reconnaissance préalable de culpabilité" après la levée de sa garde à vue, il a accepté une condamnation à un an de prison lors d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. La peine doit encore être validée lors d'une audience devant un juge. Dans un communiqué, la Fédération française de handball "appelle Bruno Martini à démissionner de l’ensemble de ses mandats au sein de la famille du handball et notamment de son rôle de représentant de la LNH au sein du conseil d’administration de la FFHandball et ce jusqu’à la communication définitive des résultats de l’enquête".
Comité national olympique et sportif français
Depuis des mois, le Comité national olympique et sportif (Cnosf) se déchire. Sa présidente, Brigitte Henriques, élue en juin 2021, a porté plainte pour "violences psychologiques" contre son ex-bras droit Didier Séminet, qui a lui-même saisi la justice pour "dénonciation calomnieuse" et "abus de confiance". Cet affrontement semble avoir scindé l'instance olympique alors que les JO se profilent à grands pas.
Après deux mois de repos à la suite de ce conflit, l'ex-vice présidente de la FFF a été épinglée lors de son retour aux affaires à la mi-décembre par un audit interne sur certaines dépenses, et a remboursé un peu plus de 4.000 euros à l'instance olympique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.