JO 2021 : de Luka Mkheidze aux handballeuses, les 33 médailles françaises de Tokyo
L'équipe de France olympique vient de boucler, dimanche, ses Jeux de Tokyo avec 33 médailles au compteur, soit 9 de moins qu'à Rio en 2016.
C'est l'heure du clap de fin, dimanche 8 août, à Tokyo. Le moment, aussi, des premiers bilans pour le clan tricolore après un peu plus de deux semaines de compétition dans ces Jeux de la XXXIIe olympiade de l'ère moderne.
Avec un objectif fixé à une quarantaine de médailles par le manager de la haute performance Claude Onesta, la France visait au moins aussi haut qu'à Rio en 2016. Huitième au tableau des médailles au terme de ces JO avec 33 breloques, la délégation tricolore n'a pas égalé ce record de médailles. Si certains athlètes ont brillé par leurs performances, d'autres sont passés à côté. Entre bonnes et mauvaises surprises, grands moments d'émotions et podiums en cascade, retour sur 17 jours à haute intensité avec l'équipe de France olympique.
Or : de la surprise Romain Cannone aux Bleues du handball, 10 élus au sommet de l'Olympe
Il a été le premier à frapper. Une estocade pleine de folie, d'audace, dont ne s'est toujours pas remis le numéro un mondial hongrois à l'épée, Gergely Siklosi. Romain Cannone, celui qui ne devait voir Tokyo qu'en tant que remplaçant - avant le retrait de Daniel Jérent - est devenu le premier médaillé d'or olympique de la délégation tricolore, le 25 juillet.
Pour ses premiers Jeux, le Boulonnais de 24 ans a fait fi des pronostics et du classement mondial (il pointe au 47e rang) pour décrocher l'or. Sans peur et sans reproche, il est allé apporter à la France son premier titre, marchant sur les traces de Brice Guyart, dernier champion olympique en individuel au fleuret en 2004 à Athènes. Le fleuret français, justement, a probablement été inspiré par l'épéiste puisqu'une semaine plus tard, Erwann Le Péchoux, Enzo Lefort, Julien Mertine et Maxime Pauty renversaient le Comité olympique russe dans l'épreuve par équipes.
Au moment du clap de fin de ces Jeux tokyoïtes, elle est la seule Française à avoir quitté l'archipel avec deux médailles d'or au compteur. La reine Clarisse Agbégnénou se savait attendue au Japon, elle qui courait après la dernière ligne qui manquait encore à son palmarès exceptionnel. Et la judokate, quintuple championne du monde, n'a jamais faibli. Elle s'est même offert le luxe de prendre sa revanche sur sa bourreau de Rio, la Slovène Tina Trstenjak, en finale des moins de 63 kg.
Quatre jours plus tard, la porte-drapeau de la délégation tricolore participait à la fête lors du concours par équipes, apportant sa pierre à l'édifice en finale contre le Japon. Clarisse, ou l'or dans la peau.
Eux ont attendu la nuit en France pour briller. Sixièmes à Rio en deux de couple, les rameurs Hugo Boucheron et Matthieu Androdias se sont parés d'or à Tokyo. En prime, les deux hommes se sont emparés du record olympique en six minutes. Un braquage réussi.
Jean Quiquampoix, lui, n'a pas tremblé en finale du tir au pistolet à 25 mètres. La fine gâchette de 25 ans, licenciée à Antibes, a mis à profit son calme olympien face au tenant du titre, l'Allemand Christian Reitz, et au champion olympique, le Cubain Leuris Pupo, pour claquer un score de 34/40 et devenir champion olympique. Un titre qu'il devra défendre dans trois ans à Paris.
Si le karaté s'apprête à disparaître du programme olympique, le Lorrain Steven Da Costa a donné un coup de pied dans la fourmilière. Premier champion olympique de sa discipline, le champion du monde en titre des -67 kg a mis en lumière son sport, à défaut de pouvoir l'accompagner plus loin aux JO...
On a souligné dans les grandes largeurs les très belles performances des sports collectifs tricolores lors de ces jeux. Trois d'entre eux sont allés au bout de leur rêve olympique. Les volleyeurs ont ouvert leur palmarès olympique avec la manière : une breloque dorée gagnée au terme d'une finale complétement folle contre les Russes. Leur sélectionneur Laurent Tillie s'offre un très beau cadeau de départ après neuf ans en charge de l'équipe de France.
Enfin, le handball tricolore est de retour au sommet de l'Olympe, et plutôt deux fois qu'une. Les Bleus ont pris leur revanche face au Danemark, vainqueur en 2016, et ajoutent une ligne à un immense palmarès. Dimanche, l'équipe féminine a obtenu sa première médaille d'or olympique aux dépens des Russes pour clôturer la moisson française à Tokyo.
Argent : des basketteurs français au retour de Florent Manaudou en passant par Kevin Mayer, 12 breloques argentées
Ils ont bien cru pouvoir faire tomber Team USA de son piédestal. Après une entrée en lice victorieuse face aux États-Unis (83-76), les basketteurs tricolores ont assuré tout au long du tournoi avant un dernier carré de folie. Ils ont d'abord écarté la Slovénie du magicien Luka Doncic (90-89) grâce à un contre salvateur de Nicolas Batum à deux secondes du gong avant une revanche face aux Américains. Les joueurs de Vincent Collet sont finalement tombés sans rougir en finale face à Kevin Durant et ses coéquipiers (87-82), comme en 1948 et 2000.
Vice-champion olympique du décathlon en 2016, Kevin Mayer visait l'or sur ces Jeux de Tokyo. Mais le recordman du monde s'est rapidement plaint du dos lors de la première journée conclue en cinquième position. Le lendemain, le champion du monde 2017 a effectué une formidable remontée pour s'emparer de la médaille d'argent, à presque 300 points du Canadien Damian Warner.
En mars 2019, personne n'imaginait Florent Manaudou capable de monter une troisième fois sur le podium olympique du 50 m nage libre (or en 2012 et argent en 2016) lorsque celui-ci annonce son ambition de replonger dans les bassins. Deux ans plus tard, le Marseillais a parfaitement réussi son pari en empochant l'argent sur l'aller simple derrière l'intouchable Caeleb Dressel.
Derrière la championne olympique Clarisse Agbégnénou, trois judokas ont échoué sur la dernière marche. Si l'argent de Sarah-Leonie Cysique en - de 57 kg avait le goût de la surprise après une disqualification rapide en finale, celui de Madeleine Malonga (- de 78 kg) et Amandine Buchard (- de 52 kg) était plus frustrant pour celles qui sont premières mondiales de leur catégorie.
Sixième à Rio en 2016 pour la première du rugby à 7 aux JO, l'équipe de France féminine a réalisé un magnifique tournoi à Tokyo. Les Bleues ont rejoint la finale en étant invaincues avant de tomber logiquement face aux ultra-favorites néo-zélandaises (26-12).
L'escrime française a en partie sauvé ses Jeux grâce aux épreuves par équipes. Chez les dames, les sabreuses et les fleurettistes ont toutes les deux perdu face au Comité olympique russe. L'équipe de sabre a toutefois davantage tenu tête (45-41) que celle de fleuret (45-34).
Charline Picon n'est pas passée loin de conserver son titre acquis à Rio en planche à voile RS:X. Mais la native de Royan a finalement décroché l'argent malgré sa victoire lors de la medal race (dernière course où les points sont doublés). Chez les hommes, Thomas Goyard l'a imitée malgré une grosse frayeur : une disqualification lors de la medal race pour un départ anticipé.
Laura Tarantola et Claire Bové ont écrit de l'histoire de l'aviron français en décrochant la première médaille féminine depuis Atlanta 1996. Elles se sont parées d'argent au terme d'une course haletante sur deux de couple poids léger.
Bronze : de la déception Teddy Riner à la surprise Luka Mkheidze, 11 bronzés
Teddy Riner visait une troisième médaille d'or consécutive en + de 100 kg pour rejoindre le Japonais Tadahiro Nomura, seul triple champion olympique de judo. Mais le poids lourd a été surpris en quarts de finale par le Russe Tamerlan Bashaev. Il a su se remobiliser pour aller chercher le bronze en passant par les repêchages. Le même jour, vendredi 30 juillet, la jeune Romane Dicko (21 ans) a glané elle aussi le bronze en + de 78 kg. Toujours en judo, Luka Mkheidze avait été le premier Français médaillé à Tokyo en prenant un bronze surprise en - de 60 kg.
Après la grande déception de la défaite en demi-finale face au Japon (87-71), l'équipe de france féminine de basket a su se relever pour arracher le bronze face à la Serbie (91-76) dans une revanche de la finale de l'Eurobasket disputée fin juin (63-54 pour les Serbes).
Le bronze a d'ailleurs beaucoup souri aux collectifs sur ces Jeux de Tokyo. Celui de triathlon notamment puisque l'équipe mixte composée de Vincent Luis, Cassandre Beaugrand, Léonie Périault et Dorian Coninx a sauvé la mise après les échecs en individuel, et apporté une première médaille olympique aux Bleus dans cette discipline. En équitation, la France est montée sur la troisième marche du podium du concours complet par équipes.
C'est également le cas en cyclisme sur piste. L'équipe de vitesse hommes (Florian Grengbo, Rayan Helal et Sebastien Vigier) et celle du madison (Donavan Grondin et Benjamin Thomas) ont gagné les deux seules médailles de la délégation tricolore dans la discipline.
En voile, le duo Camille Lecointre-Aloise Retornaz a pris une jolie troisième place en dériveur double femmes - 470. Elles auraient pu espérer mieux après une maneovure britannico-polonaise litigieuse mais l'argent est finalement revenu à la Pologne.
Au pied du podium en 2016, la sabreuse Manon Brunet est montée sur la boîte cette année à Tokyo. Après une demi-finale frustrante, elle a réussi à sauver une magnifique médaille de bronze. Enfin, la jeune taekwondoïste Althéa Laurin (19 ans) a été fantastique pour ramener une médaille dès ses premiers Jeux en + de 67 kg.
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