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Menacé de mutation, le procureur Courroye veut devenir avocat

NANTERRE - Le procureur de Nanterre refuse d'être nommé avocat général de Paris et s'estime "lynché". Il pourrait rebondir en tant qu'avocat, comme il l'affirme mardi au site du "Figaro".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le procureur Philippe Courroye le 4 janvier 2011 lors de l'inauguration du commissariat de police de Meudon (Hauts-de-Seine). (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

La reconversion plutôt que la mutation. Le procureur de Nanterre Philippe Courroye, qui s'oppose au projet de la Chancellerie de le nommer avocat général à Paris, s'estime "lynché" et annonce sa volonté de s'inscrire au barreau de Paris, mardi 24 juillet sur le site du Figaro. FTVi revient sur ses déclarations.

• "Une mutation-sanction"

Le très controversé procureur a fait savoir vendredi par le biais de ses avocats que le ministère de la Justice souhaite sa mutation "dans l'intérêt du service", ce qui relève à ses yeux d'une "sanction disciplinaire". Il s'agit pour lui d'une "procédure d'exception, puisque toutes les mutations à ce jour (...) se font avec l'accord des magistrats", déclare-t-il au Figaro.

"Si le gouvernement devait prendre un décret pour me muter contre mon gré à la cour d'appel de Paris, je l'attaquerais devant le Conseil d'État", confirme-t-il, en qualifiant la décision de la Chancellerie de "signal très négatif pour l'indépendance de la justice".

"Le nouveau pouvoir" politique mis en cause

Pour Philippe Courroye, sa probable mutation obéit à un motif politique. "Depuis quatre ans, mon nom est accolé dans la presse à celui de Nicolas Sarkozy : on a sciemment voulu donner une coloration politique à mon action et à ma personne", accuse-t-il. "Je peux comprendre que le nouveau pouvoir veuille récupérer le parquet de Nanterre, mais il y a des façons de procéder", proteste le procureur.

Philippe Courroye, qui s'estime "victime d'une chasse à l'homme" et "lynché", a joué un rôle dans plusieurs dossiers controversés, dont l'affaire Woerth-Bettencourt et l'affaire des fadettes. Le procureur est par ailleurs convoqué mercredi par un juge d'instruction parisien, qui pourrait le mettre en examen suite à une plainte pour destruction de pièce. Elle a été déposée par Charles Pasqua dans l'affaire de l'Angolagate qu'il avait instruite au tribunal de Paris. "Ce dossier est vide, cette plainte, dénuée de fondement", affirme-t-il.

Bientôt avocat ?

Le procureur annonce enfin avoir "déposé lundi une demande de mise en disponibilité pour pouvoir (s)'inscrire au barreau de Paris en septembre". Le Conseil supérieur de la magistrature "doit donner son avis, la décision finale revenant à la Chancellerie : on peut aussi m'infliger la double peine et refuser ma mise en disponibilité", conclut-il.

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