Réchauffement climatique : Jean Jouzel exhorte les entreprises pétrolières comme Total à "aller très rapidement dans le renouvelable"

Il faut que les compagnies comme Total "accordent de la crédibilité aux projections qui sont faites pour 2050 et au-delà", réagit mercredi 20 octobre sur franceinfo Jean Jouzel après la publication d'une enquête d'historiens français et américains qui démontre que la compagnie pétrolière a très tôt semé le doute sur la légitimité des scientifiques alertant sur le réchauffement climatique pour masquer l'impact de ses activités. "Cela veut dire qu'il faut agir, pas dans 10 ans, pas dans 20 ans, mais tout de suite", insiste le climatologue, ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Jean Jouzel l'affirme, les entreprises pétrolières "sont compatibles" avec cet objectif "si elles restent des entreprises d'énergie. On a besoin de production d'énergie. Il ne faut pas y aller timidement, il faut y aller très rapidement dans le renouvelable. Il faut aller vers des énergies non-productrices de gaz à effet de serre". Selon lui, il y a "beaucoup de développement possible, beaucoup d'opportunités de création d'emplois. C'est tout cela qu'il faut mettre en musique très rapidement".

"Nous ne nous posons pas les vraies questions en France"

Jean Jouzel se désole notamment qu'il n'y ait "pas encore d'éolienne offshore qui fonctionne en France alors qu'il y en a 5 000 en Europe. Posons-nous les vraies questions dans notre pays. Nous ne nous les posons pas". L'ancien vice-président du Giec déplore que la France prenne "du retard sur nos objectifs qui sont inscrits dans la loi". Il affirme que "c'est le rôle d'une entreprise comme Total, et d'autres entreprises d'y contribuer".

"Nous sommes au pied du mur", martèle Jean Jouzel. "Il y a urgence." Il attend des grandes entreprises comme Total "qu'elles prennent un virage rapide" et souligne que "Total le fait, mais timidement". Le renouvelable représentera, selon lui "au mieux 1 % de leur portefeuille de production d'énergie d'ici 2025, ou 1,5 %".