Cet article date de plus de deux ans.

Vague de chaleur : comment fonctionne le plan canicule en France ?

Le plan canicule est désormais géré par les préfectures pour s'adapter au mieux au contexte et à la situation locale. Les recommandations évoluent en fonction du niveau de vigilance, afin de protéger la population des effets de la chaleur.

Article rédigé par Mathilde Gracia
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
A Orléans, une affiche indiquant un lieu climatisé lors de l'épisode de canicule d'août 2020. (NOÉMIE PHILIPPOT / FRANCE BLEU ORLÉANS / RADIO FRANCE)

Comment les autorités font-elles face aux vagues de chaleur en France et aux risques qu'elles font peser sur la santé des Français ? La question se pose, alors qu'un épisode caniculaire frappe seize départements en vigilance orange, vendredi 15 juillet. Depuis 2020, les services de l'Etat ont mis en place une gestion et un suivi décentralisés, "au plus près des populations". Il n'est donc plus question de plan canicule national, mais d'une feuille de route à destination des acteurs locaux. "Une adaptation un peu plus fine à la façon dont les citoyens vivent la chaleur", précise à franceinfo la direction générale de la santé. 

Les préfectures sont au cœur du dispositif. Elles doivent s'assurer qu'à l'échelon local, tout le monde est préparé aux conséquences pour la population. Concrètement, les préfets mobilisent donc les collectivités territoriales, les services départementaux, les structures d'aide à domicile et à la personne, les établissements sportifs, les structures d'hébergement, et les services pénitentiaires. Leur première mission est de recenser les moyens humains dont ils disposent et identifier les populations à risque. Voici les recommandations, en fonction du niveau de vigilance. 

Vigilance verte : une veille saisonnière

Les services de l'Etat sont en alerte dès l'approche de l'été : une "veille saisonnière" est déclenchée du 1er juin au 15 septembre. Des recommandations préventives ciblent alors les personnes vulnérables : personnes âgées, sous traitement médicamenteux spécifique ou en situation de handicap, enfants en bas âge et femmes enceintes. Des prospectus distribués aux professionnels de santé recommandent notamment aux publics fragiles de "ne pas attendre les premiers effets des fortes chaleurs", et de rester au frais en s'hydratant. Santé Publique France et Météo France analysent conjointement les prévisions météorologiques et les risques sanitaires de chaque territoire pour faire évoluer leurs recommandations. 

Vigilance jaune et orange : du pic de chaleur à la canicule 

Dès les premiers jours de chaleur intense, les risques pour la santé sont avérés. En plus des populations vulnérables, les services de l'Etat surveillent et accompagnent les personnes "surexposées" : sans-abri, travailleurs exposés à la chaleur, habitants de logement mal isolés, sportifs, détenus...  Des spots radio et télévision diffusent les bons gestes à adopter pour se prémunir de la chaleur. Une plateforme téléphonique d'information peut être mise en place, comme le numéro vert "Canicule Info Service", activé ce mercredi 13 juillet. 

Mais surtout, pour protéger la population, le ministère de la santé recommande une série de mesures aux acteurs territoriaux. Selon la situation, les établissements de santé mettent en place leur plan de gestion des "situations sanitaires exceptionnelles". Les préfectures sont invitées à faciliter l'accès aux locaux rafraichis, aux piscines et aux lieux de baignade en étendant les horaires ou en réquisitionnant certains bâtiments si nécessaire. 

Les mairies ont pour mission de faire contacter les personnes fragiles isolées ou encore de communiquer sur les lieux de rafraîchissement. Les employeurs ont l'obligation de mettre à disposition "de l'eau potable et fraîche", des locaux ventilés, et d'aménager les horaires de travail si besoin. Les préfectures et les mairies peuvent décider de reporter ou d'annuler certains événements ou rassemblements. Le déroulement des chantiers et grands travaux peut aussi être interdit temporairement. 

Pendant la vague de chaleur, l'agence régionale de santé fait état de la situation à l'hôpital et dans les services de santé, à la préfecture. 

Vigilance rouge : canicule extrême

Il s'agit d'un épisode exceptionnel par sa durée, son intensité et à fort impact sanitaire. L'ensemble de la population est exposée. Les mêmes mesures sont préconisées par le ministère qui insiste toutefois sur "la mise en œuvre éventuelle de restrictions d'activité". "Les sorties scolaires et événements festifs scolaires sont annulés ou reportés", précise la feuille de route, "des fermetures temporaires d'écoles seront envisagées au cas par cas". 

En juin dernier, lorsque 12 départements avaient été placés en vigilance rouge, le ministre de l'éducation avait annoncé que les parents pouvaient garder leurs enfants à domicile. Dans le département de Gironde, où des pics de chaleur de 41 degrés étaient attendus, la préfecture avait interdit "toute manifestation publique se tenant à l'extérieur ou dans des locaux non-climatisés".  

A la fin de chaque période estivale, les services concernés doivent rédiger et transmettre une synthèse à leurs directions. Objectif : élaborer un bilan sanitaire et adapter le dispositif l'année suivante. En 2019, Santé Publique France avait recensé 1 462 décès en excès. La vague de chaleur avait principalement touché les plus de 75 ans, mais les cas d'hyperthermie avaient largement augmenté pour toutes les classes d'âge. 

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.