Mayotte : trois semaines après le passage du cyclone Chido, le sentiment d'abandon des Mahorais alors que "tout est urgent"

Le cyclone Chido qui a dévasté Mayotte il y a trois semaines a été particulièrement violent dans le nord de Grande Terre. Un territoire qui estime être délaissé par l’État français.
Article rédigé par Gilles Gallinaro - Mathieu Laurent
Radio France
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Temps de lecture : 2min
La municipalité d'Acoua, à Mayotte, espère des aides de l'État pour réparer les dégâts causés par le cyclone Chido dans les écoles communales. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Les écoles communales d'Acoua à Mayotte n'ont pas résisté au cyclone Chido. Marib Hanaffi, maire de cette commune de 5 000 habitants, déplore les dégâts d'une des écoles : "Donc ici, vous voyez un bâtiment en hauteur qui a été soufflé. Vous voyez, les vitres sont parties, le plafond est parti avec toute l'électricité. Donc là il y a des travaux à faire". Le maire débordé indique qu'il y a des "écoles mais il y a d'autres choses aussi.  Il y a plein de choses à faire en même temps", avant d'ajouter "en tout cas on essaie de tenir le rythme".

"À Mayotte, on a toujours eu l'impression que l'État n'investissait pas suffisamment et pour une commune comme nous, Acoua, j'ai eu l'occasion de le dire à Manuel Valls le ministre des Outre-Mer, poursuit Marib Hanaffi. Les gens, ici, ont l'impression de ne jamais être servis et d'être oubliés. Comme on est une petite commune, on n'est pas souvent pris en compte".

Marib Hanaffi, le maire d'Acoua à Mayotte, fait le tour des écoles pour évaluer les dégâts après le passage du cyclone Chido. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

"Tout est urgent ici"

Selon Youssouf Bacar, le directeur général des Services d’Acoua, le mal est plus profond. "Malheureusement, tout est urgent ici parce qu'on est pris au piège par la distribution des denrées, les foyers n'ont pas encore d'électricité. Des personnes sont alitées sur des lits médicalisés et n'ont pas le courant. Dans d'autres localités, il y a un peu plus de foyers qui ont l'électricité alors que c'est moins le cas dans le nord. Il faut absolument que la donne soit changée parce que ça commence à trop peser dans la vie des gens."

Ces trois derniers jours, Acoua a été privée d'eau courante. Gaël, gruitier au port marchand de Longoni dénonce : "Toutes les autres communes de Mayotte, n'ont pas de source. Mais nous à Acoua nous avons une source là-haut chez nous et l'État nous en prive". Il ajoute que "Mayotte est prise à part. Mayotte ne fait pas partie de la France, c'est en souffrance, Mayotte c'est un cas à part, c'est la France d'en dessous. Mayotte souffre".

Un habitant est allé s'approvisionner en eau dans un des puits de la commune d'Acoua à Mayotte. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)
Le sentiment d'abandon de certains Mahorais après le cyclone Chido : reportage de Mathieu Laurent et Gilles Gallinaro
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