"Maintenant que tout est à poil, on voit les modes de construction... certaines ne devraient même pas exister" : le coup de gueule d'un plombier de Saint-Martin
Jean-Louis est plombier, il habite Saint-Martin. Selon lui, bon nombre de bâtiments n'étaient pas "équipés correctement" pour faire face aux ouragans.
Sur l'île de Saint-Martin, l'heure est au constat des dégâts provoqués par le passage de l'ouragan Irma. À Marigot, dans la résidence de Grand-Saint-Martin, Jean-Louis, un plombier installé depuis 10 ans sur l'île, interrogé sur Urgence Info Îles du Nord, mardi 12 septembre, déplore les modes de constructions de certains bâtiments. "Maintenant que tout est à poil, on peut voir les modes de construction... Ils ne sont pas adaptés", pointe-t-il. Il doute de l'application des normes. "Certains appartements ne sont pas équipés correctement de volet anticycloniques, même pour des cyclones de moindre importance."
"Ces constructions ne devraient même pas exister, assure Jean-Louis. Cela devrait être systématiquement rasé pour faire des choses sérieuses." Jean-Louis dénonce "ces propriétaires un peu spéculateurs qui n'hésitent pas à se faire de l'argent en exposant des clients à des dangers."
C'est criminel. C'est ne pas s'inquiéter de l'autre et n'être intéressé que par le gain. Il y a des mentalités qu'il faudrait dissoudre.
Jean-Louis, plombier à Saint-Martinà Urgence Info Îles du Nord
Face au "laisser-faire", le président de la République Emmanuel Macron a assuré lors de sa conférence de presse à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), que la reconstruction se fera avec des constructions "durables qui répondent aux exigences sismiques et environnementales." Jean-Louis "attend de voir" pour être convaincu. "Parler c'est bien, agir c'est mieux. Le concret, le visuel, on peut le constater." Les promesses non tenues "c'est comme une rose qui n'a pas de parfum" confie Jean-Louis.
Climat d'insécurité
Quant aux accusations adressées au gouvernement de ne pas avoir anticipé les dégâts provoqués par Irma, le plombier reconnaît que "ce n'est pas évident." Mais il estime qu'il aurait surtout dû y avoir "des structures de conçues pour que la gendarmerie et l'armée soient en sécurité directement sur l'île pour qu'elles puissent intervenir efficacement à la fin du cyclone."
Jean-Louis déplore le climat d'insécurité permanent qui règne sur l'île toute l'année. "Il n'y a jamais eu de sécurité ici. Il n'y a jamais de sécurité réelle. On doit s'auto-protéger, toute l'année. On n'est jamais en confiance. Il y a des individus qui sont très dangereux, très violents, qui n'hésitent pas, qui n'ont pas de conscience."
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