Epicentre, dégâts, répliques... Les questions que l'on se pose après l'un des séismes les plus puissants jamais enregistrés dans l'Hexagone
"C'était comme un métro qui passait sous la maison." Lucie, une habitante des Deux-Sèvres, venait de rentrer chez elle, vendredi 16 juin, lorsque la terre a tremblé sous ses pieds. "Ça a duré quelques secondes mais c'était intense." La violente secousse, d'une magnitude de 5,3 à 5,8 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass) et le Bureau central sismologique français (BCSF), s'est produite à 18h38 entre La Rochelle (Charente-Maritime) et Niort (Deux-Sèvres).
Franceinfo répond aux questions qui se posent après ce tremblement de terre, l'un des plus puissants ressentis dans l'Hexagone ces vingt dernières années.
Où se situe l'épicentre ?
Selon l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis (USGS), l'épicentre se situe sur la commune de Benon (Charente-Maritime). Le Centre sismologique euro-méditerranéen (EMCS) et Bureau central sismologique français (BCSF) le localisent de leur côté au niveau du village voisin de La Laigne. Le Réseau national de surveillance sismique (Renass) le place enfin à Cram-Chaban. D'après Jérôme Baloge, le maire de Niort (Deux-Sèvres), "les dégâts matériels sont les plus nombreux (...) entre Mauzé-sur-le-Mignon, Arçais et Saint-Hilaire-la-Palud" à quelques kilomètres de l'épicentre.
Jusqu'où a-t-il été ressenti ?
Sur Twitter, la préfecture de l'Essonne affirme que le séisme a été ressenti "dans certains secteurs" du département. C'est-à-dire à 340 km de Niort. Le tremblement de terre a aussi et surtout provoqué des vibrations dans une bonne partie ouest de la France, du Mans à Angers, de Bordeaux à Périgueux, de la Bretagne à la Mayenne et de Nantes à Tours.
Quels sont les dégâts ?
Selon la préfecture des Deux-Sèvres, une personne a été légèrement blessée. La quasi-totalité des 500 habitants de la commune de La Laigne (Charente-Maritime) ont eux été évacués par précaution, rapporte France Bleu. La plupart des évacués ont trouvé refuge chez des proches tandis qu'une dizaine de personnes ont passé la nuit dans le gymnase de Courçon, un village voisin.
Les autorités précisent que ce puissant séisme a surtout engendré "de nombreux dégâts matériels tels que des chutes de pierres, des fissures et un effondrement partiel de toiture".
En Charente-Maritime, 135 bâtiments ont été endommagés, dont 71 "sont considérés comme inhabitables en raison des risques structurels qu'ils présentent", a détaillé la préfecture dans un bilan mis à jour samedi.
"Le bilan est maîtrisé, contenu", a annoncé la Première ministre Élisabeth Borne lors d'un déplacement dans le Calvados. "On va s'assurer que tout le monde a accès à un relogement", a ajouté la cheffe du gouvernement.
Y a-t-il eu des répliques ?
Oui, la terre a de nouveau tremblé. Une réplique de magnitude 5 a été enregistrée "aux alentours de 4h30" samedi 17 juin. Selon le Bureau central sismologique français, l'épicentre se trouve à 24 km au sud-ouest de Niort, soit à quelques kilomètres de l'épicentre de la précédente secousse.
D'après la préfecture des Deux-Sèvres, "les pompiers sont mobilisés et procèdent à des actions de reconnaissance, pour répondre aux appels et vérifier l'état des bâtiments, en particulier ceux fragilisés lors de la première secousse de vendredi". Sur Twitter, la ville de Niort et les pompiers demandent aux habitants de ne composer le 18 ou le 112 qu'en cas de demande de secours.
Sur Twitter, le Centre sismologique euro-méditerranéen précise que des répliques peuvent survenir "dans les prochaines heures et prochains jours". Ce que confirme le sismologue Yann Klinger sur franceinfo : "A priori, chaque séisme est associé à un cortège de répliques avec des magnitudes plus faibles. Donc, il est tout à fait probable qu'il y ait quelques répliques de l'ordre de 4 ou 3."
La région est-elle à risques ?
En France, un zonage sismique a été introduit en 2011. Il détermine cinq zones de sismicité, allant de très faible à forte. Selon la cartographie du ministère de l'Ecologie, l'Alsace, la région Midi-Pyrénées, le littoral méditerranéen et les Alpes sont les régions les plus menacées. La Charente-Maritime et les Deux-Sèvres font partie des zones à risque modéré. "C'est une zone qui ne bouge pas très souvent, mais qui a une activité soutenue et qui a connu au cours des années passées quelques séismes notables", explique Yann Klinger. "Ce sont des restes d'anciennes failles qui ont été actives, il y a très longtemps. Elles se localisent essentiellement au sud de Massif armoricain. Donc, on a cette activité résiduelle."
De quand datent les précédents ?
Le dernier séisme meurtrier en France métropolitaine remonte au mois d'août 1967, à Arette, dans les Pyrénées-Atlantiques : il avait fait une victime et plusieurs blessés. Depuis, selon les données du BCSF, une douzaine de séismes d’intensité supérieure à 5 ont été ressentis en métropole. Le précédent remonte à novembre 2019 dans la région de Montélimar (Drôme). ll avait provoqué de gros dégâts dans la ville voisine du Teil en Ardèche. Une secousse d'une intensité de 5,2 avait aussi été ressentie dans la région de Gap le 7 avril 2014. Un autre tremblement de terre de même intensité avait secoué la Corse le 7 juillet 2011.
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