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Mali. Soldats français et maliens sont entrés dans la ville de Tombouctou

L'information a été confirmée lundi à 17 heures. La cité était un des principaux objectifs des forces françaises, et elle tombée sans véritable combat, les jihadistes ayant battu en retraite vers le nord.

Article rédigé par franceinfo
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Des enfants accueillent les troupes maliennes et françaises à Tombouctou (Mali) le 28 janvier 2013, devant un panneau qui prévient que "la ville de Tombouctou est fondée sur l'islam et elle ne sera jugée que par la législation islamique (charia)". (ERIC FEFERBERG / AFP)

"L'armée malienne et l'armée française contrôlent totalement la ville de Tombouctou. Tout est sous contrôle." Il est aux alentours de 17 heures quand ce colonel de l'armée malienne annonce que ses troupes, après avoir repris un peu plus tôt le contrôle des accès et de l'aéroport, sont entrées dans la ville légendaire du Nord-Mali, lundi 28 janvier. L'information est confirmée à l'AFP depuis Bamako par le maire qui déclare que sa ville vient "de tomber aux mains des Français et des Maliens".

Dans la ville, c'est la liesse. Des centaines de Maliens explosent de joie. Après des mois d'occupation par les islamistes armés, la ville millénaire acclame les soldats français et maliens. Aux cris de "Mali, Mali, Mali", la foule brandit de petits drapeaux français et maliens.

 

Scène de liesse à Tombouctou (Francetv info)

"Nous sommes en train de gagner"

Le ministère de la Défense nuance un peu. Il évoque une reprise de la ville seulement "entamée" mais en "bonne voie". Qu'importe, François Hollande se félicite de l'action des troupes. Pour lui, "nous sommes en train de gagner cette bataille". Il rappelle aussi que la France veut passer le relais aux troupes africaines dès que possible : "Ce sont les Africains qui feront en sorte de permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale".

"Un crime culturel"

A Tombouctou comme à Gao, l'intervention franco-malienne a débuté par d'intenses frappes aériennes suivies d'opérations au sol. Des parachutages de troupes ont notamment eu lieu. La majorité des islamistes semblaient avoir déjà déguerpi à l'arrivée des soldats, laissant une partie de leurs armes derrière eux.

Dans cette capitale intellectuelle et spirituelle de l'islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles ils ont, semble-t-il, eu le temps de détruire des manuscrits. Des témoignages se multiplient sur la destruction de précieux manuscrits à Tombouctou. Une source malienne de sécurité décrit un "bâtiment abritant les manuscrits, brûlé". Le maire confirme : "Le centre Ahmed Baba où se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C'est un véritable crime culturel".

En effet, certains des manuscrits de Tombouctou remontent à l'ère pré-islamique. L'Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba abrite entre 60 000 et 100 000 manuscrits, selon le ministère malien de la Culture.

Des Maliens posent avec des soldats français à Tombouctou, le 28 janvier 2013. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Les islamistes se replient à Kidal

Après GaoTombouctou est la deuxième grande ville du nord du pays dont les forces françaises et maliennes reprennent le contrôle. Une grande partie des groupes islamistes armés se sont repliés dans la région Kidal, à l'extrême nord-est du pays, déjà bombardé par les avions français.

Il est à l'heure actuelle difficile de savoir si les forces françaises et maliennes mèneront la contre-offensive jusqu'à Kidal, plus reculée, dans une région plus montagneuse et donc plus difficile d'accès. Dans la journée, les rebelles Touareg laïques du Mouvement national de l'Azawad ont affirmé être entrés dans la ville. Ils disent la contrôler avec un autre groupe rebelle Touareg qui a fait scission des islamistes d'Ansar Dine : le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA).

Les autonomistes touareg assurent ne pas rechercher la confrontation avec l'armée française ni avec la force africaine d'intervention, mais vouloir "protéger les populations contre les exactions de l'armée malienne". La reconquête du nord du Mali s'accompagne en effet de craintes d'actes de vengeance contre les islamistes, qui ont commis de nombreux crimes au nom de la charia (loi islamique).

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