Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo "Tous les gens qui sont restés ont été tués" : dévastée par l’ouragan Dorian, l’île d’Abaco aux Bahamas compte ses morts

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Thibault Lefèvre, Gilles Gallinaro
Radio France

2 500 personnes sont portées disparues sur l’île d’Abaco, la plus touchée par l’ouragan Dorian qui a ravagé il y a dix jours l’archipel des Bahamas. Le déblaiement a commencé et dans les quartiers pauvres, les corps gisent, partout, dans les décombres.

"D" pour dead, "mort", en anglais : une lettre majuscule, inscrite en orange fluo, sur un large morceau blanc de tôle froissée. Et une flèche, qui indique l’emplacement, 100 mètres plus loin, du corps d’une femme. Alors que les travaux de déblaiement avancent lentement, des cadavres sont découverts tous les jours sur l’île d’Abaco, la plus touchée par l’ouragan Dorian qui a ravagé l’archipel des Bahamas il y a dix jours. Et notamment dans les quartiers les plus pauvres comme ici, dans celui du Mudd à Marsh Harbour. 

La lettre D (pour "dead") indique qu'un corps a été localisé, mais pas encore retiré des décombres. Sur l'île d'Abaco, aux Bahamas, le 11 septembre 2019 (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

>> "L’ouragan a fait exploser le béton" : les rescapés de Dorian à Grand Bahama contraints de quitter leurs quartiers dévastés

Des poutres et des panneaux de bois dissimulent le visage de la victime, mais laissent apparaître un ventre gonflé. "De toute évidence, elle était enceinte, indique Michael Johnson, soldat de l’armée bahaméenne, arrivé il y a une semaine sur l’île d’Abaco. Je ne sais pas de combien. Mais oui, sans aucun doute, elle était enceinte." La plupart des maisons ont été construites en bois.

Quand l’ouragan est arrivé, il a tout détruit. Tous les gens qui sont restés ici ont été tués.

Michael Johnson

à franceinfo

Les corps gisent depuis dix jours sous les décombres, laissés à l’abandon, par des équipes de sauveteurs, qui semblent complètement dépassés par l’ampleur de la tâche. "Il y a suffisamment de troupes, explique Michael Johnson. Le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’endroits détruits, beaucoup de corps, un peu partout. Cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Une autre île a été touchée : Grand Bahama, alors les militaires et les forces de l’ordre ont dû se diviser." 250 militaires allemands, néerlandais et français, sont arrivés en renfort mercredi à Abaco pour appuyer les actions de l’armée bahaméenne.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.