Présidentielle au Chili : un second tour entre la gauche radicale et l'extrême droite
Le candidat d'extrême droite, Antonio Kast, a remporté le premier tour le 21 novembre avec 27,9% des suffrages, devant son adversaire de la gauche radicale (25,8%).
Un second tour plus polarisé que jamais. Les électeurs chiliens sont appelés, dimanche 19 décembre, à élire leur président parmi deux candidats aux projets de société diamétralement opposés. Il s'agit du scrutin le plus antagoniste que le Chili n'ait jamais connu depuis le retour de la démocratie en 1990.
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Gabriel Boric, député depuis 2014 qui mène une coalition de gauche avec le Parti communiste, se présente comme le candidat du changement et l'héritier politique du mouvement de 2019 pour davantage de justice sociale dans le pays le plus inégalitaire de l'OCDE. Agé de 35 ans, l'âge minimum pour se présenter, l'ex-leader d'un mouvement étudiant en 2011 n'était pas attendu dans le sprint final il y a quelques mois seulement.
Face à lui, José Antonio Kast, leader du parti d'extrême droite qu'il a lui-même créé, profite aujourd'hui du rejet inspiré par l'actuel président conservateur Sebastian Piñera qui achève dans l'indifférence son second mandat (2010-2014 puis depuis 2018).
Ultralibéralisme contre redistribution
Antonio Kast a remporté le premier tour le 21 novembre avec 27,9% des suffrages, devant son adversaire de la gauche radicale (25,8%). Le programme économique ultralibéral de l'avocat de 55 ans propose de réduire encore plus les dépenses d'Etat et d'abaisser les impôts des entreprises pour créer de l'emploi.
Tout le contraire du programme de Gabriel Boric, qui entend lancer une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches du pays – dont les 1% détenant 26,5% des richesses, selon une agence de l'ONU – à son programme redistributif d'un meilleur accès à la santé, à l'éducation, et la création d'un nouveau système de retraite, aujourd'hui entièrement privé.
L'issue de ce scrutin indécis (les derniers sondages publiés hors du pays où ils sont interdits donnent les deux prétendants au coude-à-coude) sera dictée par la captation des voix du centre et la mobilisation des abstentionnistes du 1er tour (53%). Près de 15 millions d'électeurs, sur 19 millions de Chiliens, sont appelés aux urnes.
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