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Antarctique : "On a des tonnes de nouvelles espèces sur lesquelles on ne connaît quasiment rien", les scientifiques veulent explorer la face cachée du "continent blanc"

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé un agrandissement des zones protégées dans les Terres australes et antarctiques françaises, des scientifiques plaident pour un accroissement des moyens pour y renforcer les programmes de recherches. Le continent de glace est encore très mal connu alors qu’il conditionne l’avenir de la planète.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les scientifiques utilisent les manchots pour explorer les espaces sous la glace et accéder à des données scientifiques précieuses. (SEBNEM COSKUN / ANADOLU AGENCY VIA AFP)

Suite au One Ocean Summit, les chefs d'États présents ont pris plusieurs engagements pour protéger les océans, comme celui d'Emmanuel Macron d'agrandir la zone protégée dans les Terres australes et antarctiques françaises. D'autres endroits du globe restent encore trop méconnus, comme l'Antarctique.

D'après les chercheurs, on ne connaît aujourd'hui qu'une face de l'Antarctique : l'ouest du continent de glace a encore été très peu étudié, alors qu'il y a en mer et sur la glace, beaucoup d'espèces et d'organismes à découvrir. "Dès qu'on gratte un peu en croyant connaître, on se rend compte qu'on a des tonnes de nouvelles espèces, de nouveaux paramètres qui apparaissent, sur lesquelles on connaît quasiment rien", explique Yan Ropert-Coudert, chercheur au CNRS et directeur adjoint de l'Institut polaire Paul-Émile-Victor. 

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Les scientifiques pointent le manque de moyens et de coordination internationale pour les recherches sur la durée en Antarctique. Tout est compliqué sur ce continent : il faut parfois trois semaines pour accéder à la station polaire française, la base antarctique Dumont-d'Urville, située sur l'île des Pétrels, en terre Adélie.

Alors pour obtenir des données, les chercheurs s’appuient sur des phoques et des manchots qu’ils équipent de capteurs, notamment pour accéder aux zones extrêmes : "La glace, c'est un peu une barrière aux études, par exemple par satellite, indique Yan Ropert-Coudert. Les satellites n'arrivent pas à traverser la glace pour aller en dessous et recueillir des données sous la glace, c'est un énorme effort."

"De notre côté, si on utilise les animaux qui vont sous la glace tous les jours, qui plongent à plusieurs centaines de mètres et qui couvrent des distances énormes, ça nous permet d'avoir accès à des données qui sont irremplaçables."

Yan Ropert-Coudert

à franceinfo

Seulement 9 000 espèces répertoriées

Pour les chercheurs, il y a aujourd'hui un décalage entre les moyens donnés pour la recherche et l'importance grandissante de l'Antarctique. Le continent renferme des écosystèmes et des bactéries qui peuvent inspirer des applications concrètes. Et surtout, il est un régulateur déstabilisé du climat, explique Guillaume Massé, de l'Institut Pierre-Simon Laplace : "Les pôles, ce ne sont pas juste ces trucs qui sont très, très loin, ça nous concerne tous."

"Si ça se détraque, si on dépasse certains points, à ce moment-là, on aura de gros soucis, sur le plan physique, mais aussi sur le plan biologique. Les pôles nous nourrissent aussi, finalement."

Guillaume Massé

à franceinfo

Aujourd'hui, seulement 9 000 espèces ont été répertoriées en Antarctique. 

Antarctique : les scientifiques veulent explorer la face cachée du "continent blanc". Le reportage d'Etienne Monin
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