Réchauffement climatique : la limite du "zéro degré" se trouve à un niveau record de 5 298 mètres d'altitude en Suisse
C'est ce que l'on appelle l'"isotherme du zéro degré" en météorologie : l'altitude à laquelle la température de l'air est de zéro degré. En raison de son influence très importante sur le développement de la végétation, la limite des chutes de neige et le cycle de l'eau, l'isotherme du zéro degré occupe une place de choix dans les prévisions météorologiques. Sauf que désormais, il faut toujours aller plus haut pour mesurer cette température.
Dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 juillet, Météo Suisse a calculé que cette limite était désormais à 5 298 mètres dans le pays helvétique, alors qu'une partie du pays est en alerte canicule, et qu'en France, quatre départements viennent d'être placés en vigilance rouge, le niveau le plus haut. Cette altitude est donc un record depuis le début des mesures, en 1954, un an seulement après le précédent : en 2022, l'isotherme du zéro degré avait été mesuré à 5 184 mètres.
Des risques en montagne
L'isotherme du zéro degré correspond à cette frontière située entre les couches d'air chaud dont la température est supérieure à zéro degré et les couches d'air froid où la température est inférieure au point de congélation. Une limite qui augmente d'année en année, et dont la raison principale est le réchauffement climatique d'origine humaine, rappelle Météo Suisse. L'altitude de l'isotherme du zéro degré au niveau du sol est ainsi montée de 200 à 700 mètres en 150 ans dans les Alpes suisses selon les météorologues.
Ce seuil est aussi une notion essentielle en montagne, car l'état et la stabilité du manteau neigeux sont tributaires de cet isotherme du 0 °C. Si les températures sont supérieures à zéro, la neige commence à fondre, et c'est le dégel jusqu'aux sommets des glaciers. Autrement dit, les skieurs et randonneurs risquent alors des chutes de pierres, écroulements de gros blocs et autres ruissellements.
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