Crise politique en Allemagne : après l'effondrement de sa coalition, Olaf Scholz n'obtient pas la confiance des députés

Le chancelier allemand a posé lundi une question de confiance au Parlement pour ouvrir la voie à des élections législatives anticipées en février, alors que le pays traverse une profonde crise politique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le chancelier allemand, Olaf Scholz, le 12 décembre 2024, interviewé à Berlin (Allemagne). (MICHAEL KAPPELER / DPA / AFP)

Une issue attendue. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, n'a pas obtenu la confiance des députés, lundi 16 décembre. Au total, 394 élus ont répondu par la négative à la question de confiance posée devant le Bundestag – l'équivalent du Parlement français. Dans le détail, sur les 717 députés ayant participé au vote, 207 ont donné leur confiance au dirigeant issu du Parti social-démocrate (SPD) et 116 se sont abstenus. Ce résultat n'est pas une surprise, car le dirigeant social-démocrate n'avait plus la majorité depuis l'effondrement de sa coalition gouvernementale. 

La fragile alliance entre les sociaux-démocrates du SPD, leurs alliés écologistes, à gauche, et les libéraux du FDP, à droite, avait implosé le 6 novembre. Le limogeage du ministre des Finances libéral, à cause de désaccords profonds sur le budget, avait été suivi par la démission de la plupart des ministres du FDP. Olaf Scholz a planifié ce sabordage pour que des élections législatives anticipées se tiennent le 23 février, comme il l'a expliqué sur X.

Vingt-et-un jours pour dissoudre

Et maintenant ? Le chancelier doit demander au président allemand, Frank-Walter Steinmeier, la dissolution du Bundestag. Il a 21 jours pour prendre une décision, rappelle le journal allemand Der Spiegel. Une fois la dissolution confirmée, le scrutin doit ensuite être organisé dans les soixante jours qui suivent. "D'ici là, le gouvernement minoritaire continue de gouverner. Non pas par intérim, mais comme avant, et d'une manière ou d'une autre avec tous les pouvoirs, droits et devoirs comme jusqu'à présent", précise Der Spiegel.

Cette procédure est assez inédite dans l'histoire de l'Allemagne. Depuis 1949, des élections anticipées ont eu lieu à trois reprises après l'échec d'un vote de confiance au Bundestag : sous le social-démocrate Willy Brandt (1972), le conservateur Helmut Kohl (1982) et le social-démocrate Gerhard Schröder (2005).

Malgré son impopularité chronique, Olaf Scholz veut croire en ses chances d'un deuxième mandat. A ce stade, les sondages lui accordent peu d'espoir face au camp conservateur, mené par Friedrich Merz, crédité de 30 à 33% des intentions de vote. Mais le chancelier a déjà prouvé sa capacité à déjouer les pronostics en remportant les élections en 2021, contre toute attente.

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