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Climat, Covid-19, droits des LGBT... Ce qu'il faut retenir du premier discours sur l'état de l'Union européenne par Ursula von der Leyen

Devant le Parlement européen, elle a notamment plaidé, mercredi, pour "une Union européenne de la santé" et pour un relèvement de l'objectif de réduction des émissions de CO2.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce son premier discours sur l'état de l'UE, le 16 septembre 2020, à Bruxelles (Belgique). (JOHN THYS / AFP)

La présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, a tenté, mercredi 16 septembre, d'insuffler un nouvel élan pour l'UE, à l'occasion de son premier discours sur l'état de l'Union. Devant le Parlement européen, elle a notamment plaidé pour "une Union européenne de la santé" et pour un relèvement de l'objectif de réduction des émissions de CO2. Voici les principaux points de son discours.

Santé : une agence de recherche pour l'UE

Ursula von der Leyen a appelé à une "Union européenne de la santé", en réponse à la réaction en ordre dispersé des Etats membres à la pandémie de Covid-19"Nous devons faire en sorte que notre nouveau programme 'L'UE pour la santé' résiste à l'épreuve du temps, a-t-elle affirmé. Nous créerons une agence de recherche et de développement biomédicaux avancés au niveau européen, comme cela existe aux Etats-Unis."

Climat : des objectifs revus à la hausse

La Commission européenne propose de viser une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE en 2030 par rapport au niveau de 1990, afin de parvenir à l'objectif de la neutralité carbone en 2050. L'objectif actuellement fixé n'est que de 40% de baisse en dix ans. Ce relèvement aurait d'importantes conséquences pour les secteurs de l'énergie, des transports ou de l'agriculture, mais "notre économie et notre industrie peuvent y faire face", selon la présidente.

Ursula von der Leyen, qui a fait du "Green Deal" un pilier de son mandat, a également annoncé que le plan de relance européen post-Covid de 750 milliards d'euros serait financé à 30% par des obligations vertes. "Nous sommes les leaders mondiaux de la finance verte et le plus grand émetteur d'obligations vertes dans le monde", s'est-elle félicitée.

"Crimes de haine" : bientôt "un plan d'action"

L'ex-ministre allemande a annoncé qu'elle allait présenter "un plan d'action" contre le racisme et les "crimes de haine, qu'ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité". Elle a promis de renforcer les "lois en matière d'égalité raciale là où des lacunes subsistent", mais aussi d'utiliser le budget de l'UE "pour lutter contre la discrimination dans des domaines tels que l'emploi, le logement ou les soins de santé".

Il est temps à présent de construire une Union véritablement antiraciste, en condamnant le racisme, mais aussi en agissant.

Ursula von der Leyen

au Parlement européen

Les "zones sans LGBTQ" dénoncées dans un certain nombre de villes polonaises sont des "zones sans humanité" qui "n'ont pas leur place" dans l'UE, a-t-elle affirmé, même si de telles zones n'existent pas en tant que telles.

Parents LGBT+ : vers davantage de reconnaissance

"La Commission proposera bientôt une stratégie visant à renforcer les droits des LGBTQI (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes), a annoncé sa présidente. Je plaiderai en faveur de la reconnaissance mutuelle des relations familiales dans l'UE : si vous êtes parent dans un pays, vous êtes parent dans tous les pays."

Migrants : les Etats priés d'"intensifier" l'effort

Ursula von der Leyen a appelé "tous les Etats membres de l'UE" à "intensifier leurs efforts" sur la question migratoire et à ne pas se contenter des mesures prises au niveau de l'UE. L'ensemble de Europe "doit faire sa part" et "agir dans l'unité", notamment face aux réfugiés du camp grec dévasté de Moria.

Turquie : l'UE refuse toute "intimidation"

La présidente de la Commission européenne a mis en garde Ankara dans le conflit gazier qui oppose la Turquie à la Grèce en Méditerranée orientale"Oui, la Turquie se situe dans une région qui connaît des troubles. Et oui, elle reçoit des millions de réfugiés, pour l'accueil desquels nous versons une aide financière considérable. Mais rien de tout cela ne justifie les tentatives d'intimidation de ses voisins", selon elle. "Si nous sommes géographiquement proches, la distance entre nous semble ne cesser de croître", a-t-elle déploré.

Brexit : Londres prié de respecter l'accord

Alors que les relations s'enveniment avec Londres, la présidente de la Commission a averti : l'accord scellant le départ du Royaume-Uni de l'UE, signé en janvier, ne peut être modifié unilatéralement. "C'est une question de droit, de confiance et de bonne foi", a-t-elle affirmé, alors que le Parlement britannique vient d'approuver un projet de loi revenant en partie sur les engagements pris dans l'accord de retrait.

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