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Union européenne : le Premier ministre polonais dénonce "le chantage" de Bruxelles exercé sur son pays, après une réforme judiciaire controversée

Le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a affronté mardi les eurodéputés réunis à Strasbourg, après le coup de tonnerre provoqué par la décision du Tribunal constitutionnel polonais contestant la primauté du droit européen.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, rencontre le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, le 13 juillet 2021 à Bruxelles. (VALERIA MONGELLI / HANS LUCAS / AFP)

Un face-à-face attendu au sommet de l'Europe. Le chef du gouvernement conservateur nationaliste polonais, Mateusz Morawiecki, s'est exprimé, mardi 19 octobre, à sa demande, face aux eurodéputés réunis à Strasbourg. Il a notamment été sommé de s'expliquer, après le récent coup de tonnerre provoqué par la décision du Tribunal constitutionnel polonais contestant la primauté du droit européen. 

>> Pourquoi la remise en cause du droit européen par la Pologne fait trembler l'UE ?

Devant le Parlement européen, le Premier ministre polonais, a dénoncé un "chantage" de l'UE envers son pays sur la primauté du droit européen, alors que le plan de relance de Varsovie est gelé par Bruxelles.

La Commission européenne agira pour défendre les "valeurs communes" de l'UE en Pologne, a averti pour sa part sa présidente Ursula von der Leyen, sans faire d'annonce contre Varsovie. "Nous ne laisserons pas nos valeurs communes être mises en danger. La Commission agira", a-t-elle déclaré devant le Parlement européen.

Remise en cause de la primauté du droit européen

Le dirigeant polonais, en conflit ouvert avec Bruxelles depuis plusieurs années pour les réformes judiciaires controversées mises en œuvre par le parti populiste de droite, Droit et Justice (PiS), était attendu de pied ferme dans l'hémicycle. De nombreux eurodéputés exigent de la Commission qu'elle active contre Varsovie une procédure pouvant mener à la suspension des versements de fonds européens.

L'exécutif européen, en tant que gardien des traités, prépare sa riposte à l'arrêt historique rendu le 7 octobre par le Tribunal constitutionnel polonais. Sollicitée par le Premier ministre, cette juridiction proche du parti au pouvoir a jugé certains articles des traités de l'UE "incompatibles" avec la Constitution nationale.

Cette remise en cause de la primauté du droit européen a été condamnée à Bruxelles, au Parlement européen et par des Etats membres comme la France et l'Allemagne. Elle a fait naître des craintes de "Polexit" et poussé des dizaines de milliers de Polonais à manifester leur attachement à l'UE. La Hongrie, aussi dans le collimateur de Bruxelles pour des atteintes à l'Etat de droit, a exprimé son soutien à Varsovie. La Pologne voit actuellement – comme la Hongrie – son plan de relance bloqué par la Commission pour ces questions d'indépendance de la justice et une approbation prochaine semble peu probable.

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