Grande-Bretagne : quels sont les noms qui circulent pour remplacer Boris Johnson au poste de Premier ministre ?
Acculé par de nombreux scandales et esseulé, Boris Johnson a finalement annoncé sa démission au sein du Parti conservateur britannique. Et déjà les premiers candidats sortent du bois.
Boris Johnson aura résisté jusqu’au bout. Et d’ailleurs, il n’est pas encore parti. Le Premier ministre britannique, sous la pression de sa majorité, a donc fini par annoncer son départ, jeudi, lors d'une conférence de presse devant le 10 Downing Street, à Londres. L'ancien maire de Londres, 58 ans, a précisé qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la désignation de son successeur.
Et, quasi-instantanément, la course à la succession de Boris Johnson s'est lancée au sein du Parti conservateur britannique. Sans attendre le calendrier, prévu la semaine prochaine, pour l'élection d'un nouveau leader conservateur, le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, a ainsi confirmé dès jeudi soir sa candidature, devenant ainsi le premier à se déclarer après l'annonce du départ de "BoJo".
Mais ce n'est pourtant pas ce nom qui revient avec le plus d’insistance, chez les bookmakers comme dans les sondages : il s'agit plutôt de celui de Ben Wallace. Même s'il n'est pourtant pas un politique très connu outre-Manche, le ministre de la Défense sous Boris Johnson, conservateur mesuré a, à son crédit, apporté le soutien sans faille du Royaume-Uni à l’Ukraine sur le plan militaire, et avait fait campagne contre le Brexit.
Un héritage déjà compliqué
Tout comme Liz Truss, autre nom qui circule : on prête depuis longtemps l’envie d’aller à Downing Street à celle qui a défendu avec ferveur la sortie de l’Europe. Ministre des affaires étrangères, elle présente un profil plus traditionnel dans son parti, parfois comparée - pour sa plus grande joie - à Margaret Thatcher. Très libérale sur le plan économique, elle enchaine les fonctions ministérielles depuis huit ans, s'imposant ainsi comme une figure des "Tories", le surnom des conservateurs britanniques.
Dans le domaine économique, Rishi Sunak, ancien banquier d’affaires pur produit de la City londonienne et ex-ministre des Finances, fait figure de champion. Entré au gouvernement, il y a un peu plus de quatre ans, il est vite devenu un poids lourd, en tant qu'ex-ministre des Finances. Libéral pur et dur, dans la droite ligne des conservateurs historiques, il prône l’enrichissement par le travail, des impôts faibles et peu de régulations pour les entreprises. Mais il a aussi reçu une amende pour avoir participé à une de ces fameuses fêtes pirates lors du confinement en plein Covid-19. Sans compter que son épouse, fille d’un milliardaire, a pratiqué une optimisation fiscale qui a déplu dans l’opinion.
Bien d’autres noms circulent encore. Et c’est aussi ça l’héritage de BorisJohnson : un parti fracturé qui constate, aujourd’hui, son embarras plutôt que de se réjouir de son large choix. D'ailleurs, les candidats vont se manifester d'ici les prochains jours officiellement. Ils doivent être soutenus par huit députés de la majorité pour participer au vote, qui est réservé aux membres conservateurs de la chambre des Communes. Avec plusieurs tours et à chaque fois, les noms qui recueillent le moins de suffrages disparaissent, pour parvenir à deux finalistes. Là, ce sont tous les adhérents du parti qui votent, par voie postale.
De fait, ce processus prend du temps. Le calendrier devrait être fixé en début d'ici la mi-juillet, avec une finale juste avant les vacances parlementaires, fin du mois de juillet 2022. Ensuite, le scrutin final est plus long : Boris Johnson pourrait ainsi même rester en poste jusqu’à la conférence annuelle des conservateurs qui a lieu en octobre.
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