"Ils sont plus effrayés par Boris Johnson et le Brexit" : les indépendantistes écossais en campagne pour les législatives anticipées
Les Britanniques anti-Brexit se mobilisent pour faire barrage aux conservateurs, jeudi 12 décembre lors des élections législatives anticipées. Notamment en Ecosse, où les indépendantistes pourraient faire un score historique.
Il est 19h30 et la température est glaciale ce soir-là dans la grande banlieue de Glasgow. Cela n'arrête pas Dave, lampe de poche à la main, qui fait du porte-à-porte pour convaincre les électeurs de voter pour le Scottish National Party (SNP), le parti indépendantiste écossais, aux élections du 12 décembre 2019. Des élections législatives anticipées convoquées par le Premier ministre conservateur, Boris Johnson, qui espère obtenir une majorité plus claire au Parlement. L’enjeu est colossal pour le Royaume-Uni dont la sortie de l’Union européenne est prévue au 31 janvier 2020.
Et dans cette circonscription de l’est du Renfrewshire, le Brexit est sur toutes les lèvres. "Je suis plutôt pour le parti travailliste, mais je sais qu’ils n’ont aucune chance de l'emporter. Du coup, je vais voter stratégiquement, pour ne pas laisser les conservateurs revenir au pouvoir", explique une habitante d'un quartier où le vote contre le Brexit en 2016 a dépassé les 74%. "C'est une électrice travailliste qui va probablement voter pour nous (les indépendantistes) parce qu’elle déteste Boris", interprète Dave qui explique que "beaucoup de gens dans cette circonscription sont plus effrayés par Boris Johnson que par l’indépendance ou bien plus effrayés par le Brexit que par l’indépendance".
Si vous votez pour le SNP, vous votez pour échapper au Brexit.
Kirsten Oswald, candidate indépendantisteà Franceinfo
C’est sur cette peur que s’appuie Kirsten Oswald, la candidate indépendantiste de cette circonscription. Sur l’un de ses tracts, elle a laissé dépasser une touffe de cheveux de Boris Johnson, avec ce slogan : "Si vous ne décidez pas de votre avenir, on décidera pour vous". "C’est une position très confortable pour moi, d’être politiquement étiquetée très pro-Europe. Si on nous entraîne hors de l’Union européenne contre notre gré, je ne pense pas que ce sera bon pour qui que ce soit et ce sera un vrai défi économiquement", admet Kirsten Oswald.
Plus de jeunes inscrits sur les listes électorales
En face, le candidat conservateur a voté contre le Brexit en 2016. Il a depuis changé d'avis et explique qu'il faut se ranger derrière Boris Jonhson. Il accuse les indépendantistes d'instrumentaliser le Brexit pour obtenir l'éclatement du Royaume-Uni. "On sait déjà ce que c’est d’avoir un gouvernement local indépendantiste qui se concentre uniquement sur l’organisation d’un référendum pour l’indépendance. Résultat, l’hôpital pour enfants qui devait ouvrir il y a sept ans n’est toujours pas là, et il y a des gros problèmes en matière d’éducation", critique Paul Masterton.
Dans le local des conservateurs, l'équipe de campagne a moins de 30 ans en moyenne. Le parti conservateur cible avant tout les jeunes car les 18-25 ans se sont massivement inscrits sur les listes électorales cette année.
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