: Cartes Guerre en Ukraine : visualisez depuis l'espace l'ampleur des inondations après la destruction du barrage de Kakhovka
C'est un incident catastrophique, dont les conséquences sont encore incertaines. Dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 juin, la destruction du barrage de Kakhovka, au nord de Kherson, a entraîné l'inondation progressive de toute la zone située en aval. Kiev accuse la Russie d'avoir fait sauter l'édifice, tandis que Moscou dénonce un sabotage ukrainien. En attendant, des quartiers entiers sont engloutis.
>> Guerre en Ukraine : la destruction du barrage de Kakhovka nourrit de multiples hypothèses
Sur les 50 kilomètres qui séparent ce qu'il reste du barrage de la Mer Noire, les rives du Dnipro ont vu le niveau de l'eau monter inexorablement, provoquant l'évacuation de milliers d'habitants. Jeudi 8 au matin, environ 600 km2 de terrain se trouvaient sous les eaux. A la fois sur la rive occidentale, tenue par les Ukrainiens, et sur la rive opposée, occupée par l'armée russe.
Le phénomène est tel qu'il est visible depuis l'espace. De nouvelles images satellite permettent de visualiser l'ampleur des inondations sur la zone qui s'étend des vestiges du barrage jusqu'à la Mer Noire. Grâce aux satellites Sentinel-3, opérés par l'Agence spatiale européenne, qui captent des images quotidiennes, et via l'analyse de la présence d'eau à partir des données Copernicus, il est possible de visualiser l'évolution des masses d'eau. Comme le montre l'image ci-dessous, entre le 5 et le 9 juin, une large zone autour du fleuve est inondée. L'eau remonte même le fil de l'Inhoulets, rivière remontant vers le nord.
La rive nord du réservoir de Zaporijjia s'assèche
En amont aussi, les effets de l'incident sont visibles depuis l'espace. Le réservoir du barrage de Kakhovka se vide lentement, et la retenue d'eau, qui court habituellement sur une surface de 1 850 km2, voit son niveau baisser d'entre 4 et 7 cm par heure. Les rives situées plus au nord se retrouvent progressivement à nu, comme le montrent les images satellite ci-dessous.
Beaucoup de regards se tournent vers la centrale nucléaire de Zaporijjia, localisée sur la rive orientale du réservoir. Alors que des inquiétudes avaient émergé concernant la possibilité de maintenir le refroidissement des réacteurs, la catastrophe du barrage ne devrait pas avoir de conséquences techniques sur l'installation nucléaire.
Méthodologie
Ces images satellite sont issues du site de Sentinel Hub, opéré par l'Agence spatiale européenne et le programme Copernicus. En récupérant les données des satellites Sentinel-3, il est possible de réaliser des calculs pour analyser la présence d'eau. L'indicateur alors utilisé s'appelle le "Normalized Difference Water Index" (NDWI), qui a notamment recours à des mesures infrarouge.
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