"C'est notre devoir" : des Ukrainiens réfugiés en Russie votent aussi dans les "référendums" d'annexion
Les référendums sur le rattachement à la Russie des territoires ukrainiens occupés se tiennent jusqu'à mardi 27 septembre. 180 bureaux de vote sont aussi ouverts en Russie, pour les Ukrainiens originaires de ces régions qui ont fui de l'autre côté de la frontière.
Le scrutin a été organisé à la hâte, avec des modalités très floues. Dans les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, les électeurs sont appelés à se prononcer pour ou contre le rattachement de leur territoire à la Russie, comme les habitants de la Crimée en 2014. Les Ukrainiens, originaires de ces régions et réfugiés de l'autre côté de la frontière, peuvent aussi voter.
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Au total, 180 bureaux de vote sont ouverts, comme dans la capitale, Moscou. Ici, la plupart des habitants originaires du Donbass ont quitté leur pays à cause de la guerre. "Nous sommes de Donetsk, nous voulons soutenir notre peuple, notre sang, nos racines", explique Anna, en sortant du bureau de vote installé à l'ambassade de la république séparatiste. "J'ai tous mes proches à Donetsk, mes parents, ma sœur. Je suis ici avec mon enfant et tout ce que nous pouvons faire, c'est donner notre voix, c'est notre devoir", ajoute-t-elle.
Anna, arrivée à Moscou en 2014 au début de la guerre, a voté pour le rattachement de sa région à la Russie. Comme son amie, Karina, qui l'accompagne.
"Cette réunification rendra vraiment la vie meilleure et la guerre prendra fin, enfin."
Karinaà franceinfo
Karina est elle aussi originaire de Donetsk. Elle évoque ses amis morts dans les bombardements, le pouvoir ukrainien qu'elle déteste pour justifier son choix : intégrer la Russie est la seule solution pour elle. "Je ne pense pas que tout va changer du jour au lendemain. Bien sûr, nous sommes réalistes. Je pense qu'il pourrait y avoir une escalade du conflit du côté ukrainien parce qu'il nous considère toujours comme un territoire ukrainien, mais au moins, ça nous apportera la confiance", analyse-t-elle.
L'espoir d'une solution
Pour ces réfugiés, usés par une guerre trop longue, la Russie représente l'espoir d'une solution, et tant pis si elle est militaire. "Je ne suis pas un expert militaire, mais je pense que quelque chose va changer sur le front", explique Alexandre, un sexagénaire qui a quitté la banlieue de Donetsk il y a six mois. "Peut-être qu'il y aura des armes, peut être qu'il y aura de nouvelles troupes ou autre chose, mais quelque chose va changer. La confrontation militaire va changer et je pense qu'elle sera en faveur de la Russie", croit-il.
À quelques centaines de mètres de là, Youri se rend dans un bureau de recrutement de l'armée. Âgé d'une cinquantaine d'années, lui aussi est originaire de Donetsk. Il a décidé de s'engager dans l'armée russe. Il est conscient des difficultés, mais "si tout le monde a peur, qui va se battre ?", lance-t-il.
"Je suis ici à Moscou depuis 30 ans, mais j'ai les tombes de mes parents là-bas. J'ai la tombe de mon frère là-bas. C'est ma terre, j'y ai grandi, j'y suis né. Tu dois défendre ta patrie."
Yourià franceinfo
Dans les territoires ukrainiens, le vote a pour l'instant lieu dans des conditions compliquées, avec des urnes itinérantes apportées à domicile, sous escorte de soldats en armes. Les bureaux de vote n'ouvriront là-bas que mardi 27 septembre, dernier jour du scrutin.
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