Guerre en Ukraine : "On a clairement entendu les missiles", témoignent des civils qui disent être visés par des frappes aériennes près d'Odessa
À Mikolaiv (Ukraine), dernier rempart sur la route de l'armée russe vers Odessa, les civils se disent directement visés par des frappes aériennes. Ils racontent leur angoisse et l'imprévisibilité de ces attaques.
"Vitaly, Vitaly !", appelle une femme dans une rue de Mikolaiv, à l'est d'Odessa, au 15ème jour de l'offensive russe en Ukraine. Ici, les troupes russes ont été stoppées. C'est le dernier verrou sur le front sud-ouest avant Odessa, grande ville économiquement capitale. Des combats étaient en cours jeudi 10 mars, dans et autour de cette ville, qui ne s'est pas arrêtée de vivre pour autant. Des dégâts ont été signalés au début du conflit sur des objectifs militaires. Désormais, des frappes aléatoires touchent les civils.
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Vitaly, le soudeur du quartier, en a été témoin. Lundi, à 14 heures, une première frappe aérienne touche son quartier de Balaba Novka. Puis, à 16 heures, une deuxième bombe est lâchée par les avions russes. "Ce n'est pas possible de le confondre avec autre chose. J'ai compris tout de suite. J'ai regardé des vidéos et servi dans l'armée : c'était des Tornados qui s'abattaient sur nous. On a clairement entendu les missiles." L'homme de 44 ans, père de deux enfants, réagit immédiatement. "Nous sommes partis à la cave par instinct, avec ma femme et ma fille de 6 ans", raconte-t-il, revivant dans chacun de ses mouvements ce moment difficile.
"Nous nous sommes quasiment jetés dans la cave. Dix secondes plus tard, c'était le premier impact."
Vitaly, habitant du quartier de Balaba Novkaà franceinfo
Il est ensuite sorti, au bout de quelques minutes, "pour vérifier s'il y avait autre chose dans l'air". Puis il est parti en courant se réfugier dans la forêt voisine, de peur de nouvelles frappes.
Aujourd’hui, les cratères dans le sol de son quartier ne laissent aucun doute sur la puissance des explosions. Tout autour de lui, des maisons en partie soufflées, comme la sienne. "Le plus terrible, c'est la frappe aérienne : vous pouvez vous cacher des éclats d'obus, mais ils veulent vous terroriser avec les bombes. Là, il n'y a que les caves." Par peur, Vitaly ne dort plus chez lui : il passe la journée à réparer peu à peu sa maison éventrée. Celle de Raissa, l'une de ses voisines, a été moins touchée par les frappes. "Nous ne partirons nulle part !", prévient-elle fermement.
"C'est ma terre et ma patrie. Mes parents étaient ici, mes enfants sont autour de moi. Nous, nous sommes à notre place. Ici, j'ai mes racines, mes ancêtres, mes parents. Tout."
Raissa, habitante du quartier de Balaba Novkaà franceinfo
Le quartier de Balaba Novka est loin des combats qui font rage dans la région. Le frapper ne peut donc pas être une erreur, assure le gouverneur de Mikolaiv. "Les Russes visent délibérément des civils", dit-il. La frappe de lundi a fait une victime : une jeune femme de 19 ans, touchée alors qu'elle courait dans la rue pour rejoindre à la maison son bébé de 6 mois.
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