Guerre en Ukraine : "On ne sait pas ce qui va arriver demain, alors on préfère quitter le pays", confient ces Russes à la frontière finlandaise
Beaucoup de jeunes hommes et de femmes décident de quitter la Russie, en passant par la Finlande, une des dernières portes d'entrée en Europe pour les Russes.
Les quatre amis russes se sont entassés dans une petite voiture avec à peine la place pour un bagage par personne. Pour eux, il s'agit d'un grand bond dans l’inconnu avec, pour seul viatique, un visa de touriste pour l’Espagne, vestige des dernières vacances. "Il a fallu 12 heures pour contrôler les passeports mais maintenant c’est parti !", lance Maksim, désigné pour être le premier conducteur.
Ici, dans la ville finlandaise de Vaalima, à mi-chemin entre Saint-Pétersbourg et Helsinki, d'interminables files d’attente se sont formées pour passer les contrôles. La frontière russo-finlandaise a vu sa fréquentation en forte hausse depuis l’annonce de la mobilisation partielle en Russie. "J'aime la Russie c’est un bon pays mais je n’aime pas la guerre et c’est pour cela que je quitte la Russie pour l’Espagne", continue Maksim, qui n'est pas mobilisable dans l'immédiat.
La Finlande est un des derniers pays où ces Russes peuvent profiter de leur visa touristique estival, valable trois mois, pour quitter leur pays. Même si le pays a annoncé qu'il allait "significativement" limiter l'entrée des ressortissants russes sur son sol. Ailleurs en Europe, les portes ont tendance aussi à se fermer. Les pays baltes et la Pologne n’acceptent plus ces "touristes" depuis la semaine dernière.
Beaucoup de jeunes et de femmes qui fuient
Mais parmi ceux qui cherchent à quitter la Russie, il n'y a pas que des jeunes gens mobilisables pour aller faire la guerre en Ukraine : on rencontre ici beaucoup de femmes aussi. A bord de leur voiture, Assia* et Irina*, une jeune femme et sa mère venues de Saint-Pétersbourg ne sont évidemment pas mobilisables. Mais elles entendent profiter de leur visa de touristes pour l'Italie : "Je n’aime pas la politique de notre président. On ne sait pas ce qui va arriver demain alors on préfère quitter le pays. Je ne sais pas pour combien de temps, parce que la situation empire de jour en jour."
"Nous allons à l’étranger pour trouver des peuples amis : les Finlandais, les Italiens, les Espagnols car notre politique est vraiment horrible"
Irina, une Russe qui fuit son paysà franceinfo
Depuis l’annonce de la mobilisation, les douanes finlandaises constatent chaque jour beaucoup plus de sorties que de retours en Russie. Entre ceux qui ne sont pas rentrés et ceux qui sont partis, le total des départs via la Finlande avoisinerait une quinzaine de milliers.
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