"Les Russes jettent des bombes au phosphore", témoigne un soldat ukrainien pris en charge à l'hôpital de Dnipro
Les tables d'opération de l'hôpital de Dnipro en sont les témoins : des armes incendiaires sont utilisées par les Russes contre l'armée ukrainienne, notamment du phosphore, alors que Moscou accuse depuis ce week-end Kiev de préparer une "bombe sale".
Olexandre est pris en charge à l'hôpital de Dnipro, près du front sud vers Kherson. Le soldat d'infanterie est blessé à la jambe. Il a pris des éclats d'obus dans la jambe à Bakhmout, après avoir passé huit mois dans les tranchés, sur le front Est de l'Ukraine. "C'est très intense, les Russes tirent n'importe quels types d'armes. Des chars, des mortiers, des lances missiles Grad. Quand ils jettent des bombes au phosphore, c'est aussi terrible parce que cela brûle tout", témoigne le militaire, qui désigne ici une arme incendiaire. L'usage des bombes au phosphore est d'ailleurs interdit contre les civils mais pas contre des cibles militaires, selon le Protocole III de la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques.
Des milliers de soldats mutilés
"Quand ça tombe, c'est beau à regarder. C'est comme un feu d'artifice. Et il y a aussi beaucoup de missiles à sous-munitions, avec plein de projectiles", poursuit Olexandre, Et les drones jettent des mines. Ils ont de quoi nous bombarder." Depuis le début de la guerre, le service de traumatologie de l'hôpital de Dnipro voit défiler des milliers de soldats, mutilés par ces armes non conventionnelles.
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"Pour la première fois nous avons eu affaire à ce type de blessures de bombes au phosphore", décrit le chef de service, Vitaly, qui a revu son protocole. Paradoxal, quand on sait que Moscou vient d'accuser Kiev de préparer une "bombe sale", ce que dément l'Ukraine.
"Ce n'est pas la même chose que les blessures causées par les missiles à sous-munitions, qui d'ailleurs, elles aussi sont interdites, et qu'on voit arriver ici presque tous les jours."
Vitaly, chef de service à l'hôpital de Dniproà franceinfo
Les chirurgiens opèrent 24 heures sur 24, les yeux noirs de cernes. Mais ils se disent préparé à affronter le pire.
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