Pourparlers entre la Russie et l'Ukraine : entre avancées "positives" et rien de "prometteur", l'autre guerre de communication des négociateurs
Les discussions entre Ukraine et Russie sont entrées dans une phase concrète mardi à Istanbul. La partie ukrainienne a proposé un plan en dix points à son homologue russe. Si cette dernière estime avoir fait un pas vers la paix, seul Vladimir Poutine pourra confirmer une ouverture vers la résolution du conflit.
"Des signaux positifs", pour Volodymir Zelesky, des discussions "substantielles" pour les négociateurs russes, et le Kremlin qui précise que rien n'est "très prometteur" et qu'il n'y a aucune "percée": c’est ainsi que les deux camps russes et ukrainiens ont accueilli les progrès réalisés mardi 29 mars à Istanbul en Turquie lors des discussions en vue de trouver un règlement à la guerre en Ukraine.
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Les discussions sont entrées dans une phase concrète : les Ukrainiens ont proposé un plan en dix points à la partie russe, qui s'est engagée à y répondre, estimant par ailleurs avoir fait des concessions et un pas vers la paix.
La Crimée et le Donbass restent des points d'accroche
Et même, si l’on s’en tient aux mots prononcé mardi par le négociateur en chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, deux pas vers la paix : la partie russe présente comme un gage de bonne volonté la réduction de l'intensité militaire sur les fronts de Kiev et de Tchernihiv, au nord de la capitale ukrainienne, et accepte le principe d'une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymir Zelensky une fois qu'un projet d'accord aura été écrit entre les deux parties. Charge aux deux présidents de discuter des points qui coincent encore. De son côté, mercredi matin le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré à la presse qu'"Il y a beaucoup de travail à accomplir."
Parmi les principaux points d’accroche, le statut de la Crimée et des Républiques séparatistes du Donbass. Pour la Crimée que la Russie a annexée en 2014, les Ukrainiens proposeraient d'entrer dans un cycle de négociations pouvant durer quinze ans. Une façon de repousser le problème qui aurait l'avantage pour les Russes de conserver leur main-mise sur le territoire et de dire que Kiev a renoncé à le reconquérir militairement.
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Avant que Poutine ne s’exprime, rien n’est joué
De là à dire que la voie vers une résolution du conflit semble ouverte, il y a davantage qu’un pas, ne serait-ce que parce que les Russes ont tout de suite précisé que la désescalade militaire en direction de Kiev ne signifiait pas cessez-le-feu. Les combats se poursuivent : Vladimir Poutine a annoncé mardi soir à Emmanuel Macron qu'il n'était pas possible d'envisager une opération humanitaire à Marioupol. Et puis, les propos plutôt positifs d'hier proviennent des négociateurs présents à Istanbul : le vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine et le négociateur en chef, l'ancien ministre de la Culture Vladimir Medinski.
L'un comme l'autre ne sont pas des personnages de premier plan et s'il y a quelque chose que l'on sait du fonctionnement du pouvoir russe, et que les dernières semaines ont gravé dans le marbre, c'est que tant que Vladimir Poutine n'a pas parlé, rien n'est certain à Moscou. Dans la nuit de mardi à mercredi, les bombardements avaient repris sur Tchernihiv, malgré les promesses russes.
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