: Reportage Guerre en Ukraine : "Où voulez-vous que j'aille ?", questionne un habitant d'Houliaïpole, quotidiennent bombardée
C’est une ville détruite par la guerre. Aucune maison, aucun immeuble d'Houliaïpole dans le sud-est de l'Ukraine n’a été épargné par les bombardements quotidiens. Les soldats ukrainiens et russes se font face d'un côté et de l'autre de la ligne de front. Sept kilomètres séparent les deux armées.
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Des 20 000 habitants présents dans cette commune avant le début de la guerre, ils ne sont plus que 2000 à survivre. "Ils ont frappé ici et là-bas", montre Vasyl, en juillet 2023. Cet ukrainien vit seul dans son immeuble détruit l'an dernier par une frappe russe. Tous ses voisins sont partis. Son appartement à lui n'a plus de portes, plus de fenêtres. Alors quand il fait froid, il passe ses nuits dans la cave. "Désolé, ce n'est pas très propre, explique-t-il. "Pourquoi je reste ici ? Où voulez-vous que j'aille ? Je touche 3000 hryvnias de retraite [l'équivalent de 75 euros]. Un appartement à louer dans le secteur, c'est 4000 hryvnias. Ici, je surveille, je suis un peu gardien d'immeuble."
Les réseaux d'eau et d'électricité détruits
Depuis le début de la guerre, les réseaux d'électricité, de gaz et d'eau ne fonctionnent plus dans la ville. Le seul endroit pour y avoir accès, c'est un abri géré par une association. Iouri vient charger son téléphone portable. " Ici, c'est comme une parenthèse, précise-t-il. On a des machines à laver, la télé, le Wi-Fi et on peut boire un café, on a tout ici". Il y a même un salon de coiffure. "Nos soldats nous protègent, assure Svetlana, la patronne, qui vit à trois kilomètres de la ligne de front.
"Comme on dit ici : 'Ma maison est ma forteresse.'"
Svetlna, responsable d'un salon de coiffureà franceinfo
Son client du jour, Grigory, restera lui aussi jusqu'au bout. Et si jamais les Russes prennent la ville. "Dans ce cas, je pourrais au moins tuer un Russe. Et après ils pourront faire tout ce qu'ils veulent", clame cet habitant. Pour Grigory et les autres habitants, encore là, rester c'est résister.
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