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Reportage "Tu ne peux pas penser seulement aux mauvaises choses" : malgré la guerre en Ukraine, ce barbier de Kiev accueille de nouveau les clients

Dans ce salon, les clients confient venir penser quelques minutes à autre chose qu'au conflit avec les troupes russes. 

Article rédigé par Faustine Calmel - Jérémy Tuil
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ciseaux et peignes sur une table (illustration). (CASSI ALEXANDRA / MAXPPP)

Dès l'entrée du "LumberJack" ("le bûcheron" en français), le barbier du quartier de Podil, en plein coeur de Kiev, on vous propose un thé ou un café et on entend de la musique branchée, rythmée par le bruit des ciseaux qui s'entrechoquent.

Au bac à shampoing, Dmytro, chevelure noire et barbe mal taillée attend : "C'est vraiment une nécessité-là ! Ca devient impossible de coiffer des cheveux aussi longs ", s'amuse le jeune homme rentré à Kiev il y a un mois. Comme de nombreux habitants de la capitale ukrainienne, il aspire à une vie presque normale, après plus de 50 jours de guerre avec la Russie.

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Ce barbier de Kiev accueille de nouveau des clients. Le reportage de Faustine Calmel et Jérémy Tuil

Alors que l'attention internationale est tournée vers le Donbass et Marioupol où les Russes concentrent leurs attaques, la capitale ukrainienne retrouve une activité presque habituelle. "Tu ne peux pas penser seulement aux mauvaises choses, il faut apporter, je ne sais pas moi, de la lumière un peu. Tu dois faire des blagues, prendre du bon temps, parler de tes loisirs, des choses comme ça. Certains ont honte. Ils se disent, comment je peux boire un café alors que des gens se font tuer à Marioupol chaque jour ? Mais ne pas boire de café ne va sauver personne. C'est pareil ici", plaide Dmytro.

A l'accueil Daria, longue chevelure blonde approuve : "Si on arrête de prendre soin de soi, on va devenir dépressif, hystérique et paniquer".

"Évidemment, ce n’est pas parce que tu viens te faire coiffer que la guerre va se terminer, mais pendant une heure, tu peux parler avec ton coiffeur et recevoir du soutien, si tu es seul."

Daria

à franceinfo

Mais même ici, dans les profonds fauteuils en cuir, la guerre n'est jamais loin, reconnaît cet autre client. "Tout le monde en parle. Dans les magasins, dans les supermarchés. Il suffit de regarder par la fenêtre pour voir des soldats et des appareils de guerre. On ne peut pas ne pas y penser", glisse-t-il.

D'ailleurs, un homme en treillis pousse alors la porte du barbier et prend sa place dans la file d'attente : "Ici c'est gratuit, pour les militaires", nous glisse Daria. 

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