Champigny, circulaire Collomb, Corse : ce que Macron a confié en marge de ses vœux à la presse
Après ses premiers voeux à la presse mercredi, Emmanuel Macron s’est confié à plusieurs médias, dont franceinfo. Il est notamment revenu sur les sujets de la Corse, la circulaire Collomb et l’agression de policiers.
En fin de journée mercredi 3 janvier, le président de la République a prononcé ses premiers voeux à la presse. Emmanuel Macron a ainsi annoncé un projet de loi pour lutter contre les "fake news" en période électorale, avec un pouvoir renforcé du CSA. D’ordinaire distant avec les journalistes, le président de la République s’est confié dans la foulée à plusieurs médias, dont franceinfo. Dans la salle des fêtes de l'Elysée, tentures rouges et dorures en sus, on a ainsi vu le président, qui vient de théoriser la nécessaire distance entre le pouvoir et la presse, descendre dans l'arène au milieu de journalistes français et étrangers pendant une 1h30, en dehors de tout protocole. Une façon, pour lui, de gommer l'image d'un président des riches et rééquilibrer sa politique ? Non, selon lui : "Je n'ai jamais considéré que c'était déséquilibré", s'amuse-t-il.
"Le premier de cordée n'est pas un solitaire"
La notion de "premier de cordée" fait toujours partie de son vocabulaire : "Il y en a toujours un qui ouvre la voie. Premier de cordée, cela veut dire qu'il a une responsabilité particulière : il est assuré, mais il assure aussi."
"Les gens n'ont pas toujours vu la corde qu'il y a dans 'premier de cordée', poursuit le chef de l'Etat. La corde vous rend solidaire. Si vous coupez la corde, vous n'êtes plus un premier de cordée. Vous êtes un solitaire. Le premier de cordée n'est pas un solitaire."
"Je ne céderai à aucune facilité"
Le président a aussi réagi à l'agression des policiers à Champigny et Aulnay. Il l'avait déjà fait sur Twitter. Il confirme cette fois-ci l'arrivée de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur cinq ans : la promesse de campagne, rien que la promesse de campagne.
Sur le retour des peines planchers, réclamé par certains syndicats de policiers et une partie de la droite, Emmanuel Macron pose la question de leur efficacité. "Il faut regarder les choses qui sont efficaces : est-ce que les peines planchers ont été efficaces quand elles ont été mises en place ? Pas tellement, estime-t-il. Il y a des débats très légitimes sur les moyens. La police de sécurité quotidienne doit permettre de réintroduire des patrouilles adaptées. Il faut très vite qu'elles aillent dans les zones les plus sensibles. Je ne cèderai à aucune facilité dans le contexte."
Sur la Corse, gouvernée désormais par les nationalistes, où il se rendra le 6 février, Emmanuel Macron estime qu’"il n'y a rien de nouveau sous le soleil, même le soleil corse". Mais qu’il n’y a, pour autant, pour lui "aucune crispation à avoir". "Je veux regarder devant, affirme le président de la République. Je crois que les Corses sont attachés à ce que leur île réussisse dans la République française."
Pas de fonctionnaire de police envoyé dans les centres d'hébergement
Sur la circulaire du ministère de l'Intérieur du 12 décembre, dite "circulaire Collomb", sur le contrôle des migrants dans les centres d’hébergement, qui fait grand bruit au sein des associations et parmi les élus, Emmanuel Macron assure qu’il n’a "jamais été question d'envoyer des fonctionnaires de police à l'intérieur des centres", mais des fonctionnaires de la préfecture.
"Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui concrètement, s’interroge le président de la République. Des gens arrivent dans ces centres, ils sont pris en charge par des associations mais ils mettent parfois des semaines avant d'avoir leur rendez-vous à la préfecture." Aussi, c'est pour mettre fin à cette situation qu’il affirme souhaiter que les fonctionnaires de la préfecture puissent se déplacer dans les centres. Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé qu'il sera à Calais autour du 18 janvier.
Son marathon des voeux devait se poursuivre jeudi par, notamment, à 10h30, ses voeux aux autorités religieuses. Il devrait y parler laïcité : "Est-ce que la laïcité devient le mot pudique pour parler d'un sujet ? Le sujet, poursuit Emmanuel Macron, c'est la relation entre la république et l'islam. Nous avons entre quatre et six millions de nos citoyens qui ont pour religion l'islam et cette religion s'est développée en France après la loi de 1905."
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