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Soupçons de corruption au Parlement européen : "Cela fait dix ans qu'on ne nous écoute pas", déplore Transparency International

La police belge a mené lundi une vingtième perquisition en quatre jours au Parlement européen, dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de corruption en lien avec le Qatar. Quatre personnes ont été inculpées et écrouées par un juge belge, dont une vice-présidente de ce Parlement, Eva Kaili.
Article rédigé par franceinfo
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Hémicycle du Parlement européen à Bruxelles, le 9 novembre 2022. (VALERIA MONGELLI / AFP)

Il faut "que les rencontres avec les lobbyistes qui représentent les intérêts de pays tiers soient automatiquement publiées, ce qui n'est pas le cas actuellement", plaide lundi 12 décembre sur franceinfo Raphaël Kergueno, responsable de plaidoyer sur les questions d’intégrité au bureau de Transparency International à Bruxelles. Alors que des soupçons de corruption entachent le Parlement européen, il met en avant plusieurs mesures pour éviter que ce genre d'affaires ne se produisent. 

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Raphaël Kergueno propose également que ces lobbyistes "s'enregistrent sur le registre de transparence qui contient l'ensemble des lobbyistes actifs à Bruxelles et déclarent quels sont les intérêts qu'ils représentent. Actuellement, ce registre n'est pas obligatoire pour le Parlement européen." Enfin, il souhaite qu'une "autorité indépendante" soit créée et qu'elle ait "suffisamment de ressources pour enquêter" et "sanctionner en toute indépendance."

"Actuellement, les sanctions dépendent du président du Parlement qui, ces cinq dernières années, n'en a appliqué qu'une seule fois."

Raphaël Kergueno

franceinfo

Le responsable précise qu'actuellement un projet de loi qui va dans ce sens est en discussion au sein de la Commission européenne. "Après ce scandale, nous nous attendons à une réponse musclée", espère-t-il. Un scandale qui le "choque" par son ampleur parce qu'il "touche vraiment le plus haut niveau du Parlement européen." En revanche, Raphaël Kergueno avoue ne pas être surpris qu'une telle affaire se soit produite : "Ça fait dix ans qu'on travaille sur les gestions de déontologie et d'éthique au sein du Parlement européen avec des recommandations très claires pour avoir des normes, pour pouvoir gérer l'ensemble des rencontres avec les lobbyistes et la gestion des conflits d'iintérêts et ça fait dix ans qu'on ne nous écoute pas. Aujourd'hui, c'est le Parlement qui en paye le prix", déplore-t-il.

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D'après lui, "il y a urgence à agir parce que les élections européennes arrivent en 2024." Autre raison, garder la confiance des citoyens : "À chaque fois qu'il y a un scandale, c'est l'ensemble de la classe politique qui est touchée. C'est donc pour éviter que cela arrive et pour que les citoyens puissent avoir confiance dans leurs députés qu'il faut mettre en place ces réformes", conclut-il.

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