Iran : Emmanuel Macron "favorable" à des sanctions "ciblées", visant des "personnalités du régime" qui ont "une responsabilité dans la répression"
Après avoir rencontré quatre militantes iraniennes, vendredi à l'Elysée, le chef de l'Etat a montré une position de fermeté ce lundi sur France Inter, lors d'un entretien réalisé en marge du Forum sur la paix.
"Je leur ai dit notre admiration, notre respect et notre soutien", a déclaré Emmanuel Macron, après avoir reçu vendredi 11 novembre à l'Élysée une délégation de quatre militantes iraniennes engagées dans la lutte contre le régime islamique depuis la mort de Mahsa Amini en septembre dernier.
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"Le combat qu'elles mènent prend pour nous un sens tout particulier : c'est celui pour des valeurs qui composent notre devise. Celui d'un universalisme de liberté auquel nous croyons", a précisé le président de la République, interrogé par Nicolas Demorand et Léa Salamé dans le cadre d'un entretien réalisé à l'Elysée vendredi en marge du Forum de la paix et diffusé lundi 14 novembre sur France Inter.
.@EmmanuelMacron au sujet des Iraniennes : "Je leur ai dit notre admiration, notre respect, notre soutien, car leur combat est celui des valeurs qui sont notre devise, est celui d’un universalisme de liberté auquel nous croyons" #le7930inter pic.twitter.com/M4vvGQC9Ax
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"Elles viennent à l'encontre de beaucoup d'idées toutes faites que l'on entendait depuis tant d'années... Comme quoi les valeurs que nous défendions étaient bonnes pour l'Occident mais qu'elles n'étaient pas vraies là-bas. Que les femmes, au fond, étaient heureuses de vivre dans cette situation d'obscurantisme et que d'ailleurs, culturellement, les hommes ne les soutiendraient pas si elles voulaient en sortir", a ajouté Emmanuel Macron avant de se réjouir : "C'est tout l'inverse qui est démontré par cette génération", voyant dans la mobilisation d'hommes aux côtés des femmes iraniennes, une preuvre "d'universalisme à la française".
Une rencontre très mal perçue par Téhéran
La réception de cette délégation - composée de Masih Alinejad, une militante basée à New York qui encourage les femmes iraniennes à protester contre l'obligation du port du voile, Shima Babaei, qui se bat pour avoir des informations sur son père dont elle est sans nouvelles, Ladan Boroumand, cofondatrice d'une organisation de défense des droits basée à Washington, et Roya Piraei - a été vivement critiquée par le régime iranien, qui a fustigé dimanche une "violation flagrante" des responsabilités de la France dans la lutte contre "le terrorisme et la violence".
"Ce qui est le plus impressionnant dans ce mouvement et cette révolution, c'est que ces jeunes femmes et ces jeunes hommes n'ont jamais vécu que sous ce régime de la République islamique d'Iran", juge Emmanuel Macron. "Elles disent stop : 'je ne veux pas porter le voile, je ne veux pas de cette soumission'. Ce qui advient, c'est donc la volonté de reconnaître l'égalité entre la femme et l'homme", a-t-il précisé avant de conclure : "C'est la vie et c'est la vérité."
Des sanctions "ciblées"
"Je suis favorable à ce que nous ayons une réaction diplomatique forte ainsi que des sanctions sur les personnalités liées au régime", a expliqué Emmanuel Macron. Le président de la République souhaite des sanctions "ciblées" en particulier contre ceux qui ont une "responsabilité dans la répression de cette révolution". Emmanuel Macron a précisé qu'un travail était en cours au niveau européen pour "compléter les listes" de personnalités sanctionnées, appartenant notamment aux corps des gardiens de la révolution islamique. "La grande difficulté c'est d'être sûr de sanctionner les bonnes personnes, celles qui sont au cœur du système", ajoute-t-il, assurant vouloir veiller à ce que ces mesures soient "efficaces" et qu'elles "ne pèsent pas sur la population".
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En parallèle de ces sanctions ciblées, le Président assure que "toutes les options diplomatiques" sont sur la table. Selon lui, "le niveau de violence et de répression" du régime iranien est "inédit" et doit conduire à une "réaction de la communauté internationale". Parmi les pistes évoquées, la proposition d'une résolution au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, portant sur la création d'un mécanisme d'enquête sur la "violation des droits de l'homme en Iran".
Malgré la fermeté affichée, Emmanuel Macron assume en revanche d'avoir rencontré le président iranien ultraconservateur Ebrahim Raïssi à New York, quatre jours seulement après la mort de Mahsa Amini : "Je respecte profondément l'émotion et même la révolte que ça peut soulever. Mais de là où je suis, le rôle le plus utile est de mener un travail diplomatique", insiste-t-il. Selon lui, il s'agit du "devoir de la France" de maintenir le dialogue. "La diplomatie, c'est parler avec des gens avec lesquels nous ne sommes pas d'accord pour essayer de réduire ces écarts", estime-t-il, avant de conclure : "Ne pas le faire serait peut-être plus confortable, y compris pour moi, mais ce ne serait pas utile".
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