La militante iranienne Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix en 2023, libérée temporairement de prison pour raison médicale
La militante et journaliste iranienne Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, a été libérée temporairement de prison pour raison médicale, a annoncé mercredi 4 décembre son avocat sur X. "Selon l'avis du médecin légiste, le parquet de Téhéran a suspendu l'exécution de la peine de Narges Mohammadi pour trois semaines et elle a été libérée de prison", a déclaré Mostafa Nili.
"La raison de sa libération est son état physique après l'ablation d'une tumeur et une greffe osseuse, réalisées il y a 21 jours", a-t-il ajouté. "La tumeur retirée était bénigne, mais [elle] doit être examinée tous les trois mois."
Narges Mohammadi, qui a passé une large partie de la dernière décennie en détention, a été récompensée en octobre 2023 pour "sa lutte contre l'oppression des femmes en Iran et son combat pour promouvoir les droits humains et la liberté pour tous". Selon son mari, elle est sortie de prison en scandant '"Femmes, vie, liberté", le slogan emblématique du mouvement de contestation né après la mort de Mahsa Amini en septembre 2022.
Le comité Nobel et l'ONU demandent sa libération définitive
La journaliste de 52 ans était emprisonnée dans une geôle de Téhéran, capitale de la République islamique. Mercredi, le comité Nobel a appelé les autorités iraniennes à la libérer définitivement, "pour qu'elle reçoive un traitement médical adéquat pour ses maladies", selon le président de l'institution, Jorgen Watne Frydnes, lors d'une conférence de presse à Oslo.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a également réitéré son appel à la "libération immédiate et inconditionnelle" de la militante, "ainsi que de toutes les Iraniennes et de tous les Iraniens qui sont détenus ou emprisonnés pour avoir légitimement exercé leur liberté d'expression et d'autres droits de l'homme".
La journaliste et militante a réclamé en mars "une pression systématique et globale" contre l'Iran, dans une déclaration lue par une ONG lors de débats au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. "Je m'adresse à vous avec une grande inquiétude", a-t-elle affirmé dans sa déclaration lue par l'ONG Ensemble contre la peine de mort, lors de débats du Conseil des droits de l'homme à Genève. "Avec la récente vague de protestations et de mouvements en faveur de la vie et de la liberté des femmes, la répression s'est intensifiée", a-t-elle poursuivi.
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