À Gaza, le service de ramassage des déchets continue de fonctionner malgré la guerre pour éviter la propagation des maladies

Dans la bande de Gaza, un seul service public continue de fonctionner sans interruption malgré la guerre, c'est le ramassage des ordures ménagères devant les camps de réfugiés. Un service fondamental pour éviter la propagation des maladies.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les camions du syndicat intercommunal de traitement des déchets, dans leur garage à Deir El Balah. (ETIENNE MONIN / RADIO FRANCE)

Au centre de l'enclave palestinienne, dans un garage de Deir el Balah, est rangé le trésor de guerre du syndicat intercommunal de traitement des déchets : ses huit camions ! Malgré les bombardements, ils prennent la route tous les matins à 6h pour faire une tournée minimaliste et pour collecter les montagnes de sacs-poubelles qui s'entassent devant les camps de réfugiés.

C'est le seul service public encore en place à Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, et c'est grâce aux employés qui restent en poste. "Vous avez jusqu’à 40 travailleurs, conducteurs, qui font leur travail sans être payés, sans soutien. On devrait les regarder comme de véritables héros qui essayent de soulager la souffrance des gens", explique Noureddine Al Madhoun, chef de projet dans le traitement des déchets. Leur but : éviter la propagation des maladies. "Gérer les déchets, c’est la base pour les problèmes de santé. Il y a les risques liés à l’eau, le problème de l’hygiène qui est lié. Vous avez la surpopulation. Le traitement des déchets est très important pour la santé publique", affirme Noureddine Al Madhoun.

Des camions financés en partie par la France

Pour garder les employés à leur poste, le syndicat intercommunal des déchets assure le ravitaillement en nourriture des familles, grâce aux organisations internationales. Quant au précieux carburant, il est mutualisé. "Vous avez 17 municipalités dans le syndicat des déchets, et chaque mairie avait ces réserves. Donc elles ont toutes donné leur stock de carburant au syndicat, parce que c’est la seule organisation qui a du matériel en bon état et efficace pour circuler", indique Noureddine Al Madhoun.

Deir el Balah n’est pas la zone la plus dangereuse de Gaza en ce moment, mais les sorties répétées restent une prise de risque qui fait maintenant partie du quotidien.

"Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza. Donc les gens se sont habitués. Il faut qu’on sorte pour assurer la vie courante, sinon on va mourir de faim. Et les travailleurs, si on ne sort pas, on ne peut pas faire notre travail."

Noureddine Al Madhoun, chef de projet dans la gestion des déchets

à franceinfo

Si les Gazaouis peuvent assurer ce service public, c’est parce que les camions-poubelles sont encore en bon état. Beaucoup d’entre eux portent le logo de l’Agence française de développement (AFD), qui les a en grande partie financés. L'agence a également financé un centre d'enfouissement des déchets près de la frontière, qui a été endommagé dès le début des bombardements.

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