Attaque du Hamas contre Israël : comment s'organisent les rapatriements de ressortissants français
La colère commençait à gronder. Des Français désirant rentrer en France depuis Israël après l'attaque du Hamas ont pu monter à bord d'un vol spécialement affrété par Air France, jeudi 12 octobre. Le ministère des Affaires étrangères a annoncé que d'autres avions allaient décoller, vendredi et samedi.
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Ces liaisons doivent accueillir ceux "qui n'ont pas pu trouver de places disponibles dans les vols commerciaux", en raison de nombreuses annulations de la part des compagnies aériennes. Franceinfo fait le bilan de la situation.
De nombreux vols commerciaux vers la France annulés
Sur son site, l'aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv affirme fonctionner "comme prévu, pour les départs comme les atterrissages". Mais dans les faits, de nombreuses compagnies aériennes ont décidé d'annuler leur desserte, devant la gravité de la situation sécuritaire. Dès samedi, tous les vols d'Air France ont par exemple été annulés, laissant de nombreux Français sur le carreau.
La compagnie israélienne El Al continue de son côté à faire voler ses avions vers la France. Mercredi, des passagers en provenance de Tel-Aviv ont ainsi pu atterrir à Marseille, à leur grand soulagement.
Quelque 87 000 ressortissants français sont enregistrés comme résidents auprès des consulats de Tel-Aviv et de Jérusalem, selon le gouvernement français. Une population à laquelle il faut ajouter "de nombreux Français" qui étaient "de passage", notamment en vacances, quand le Hamas a mené son attaque meurtrière dans le pays.
Le député des Français de l'étranger Meyer Habib a appelé Air France, sur son compte X (anciennement Twitter), à "rétablir de toute urgence la ligne Paris-Tel Aviv". "L'aéroport Ben Gourion est complètement sécurisé", a-t-il insisté en rappelant que "des milliers de Français [étaient] bloqués en Israël".
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé travailler avec Air France à la reprise dès que possible des vols commerciaux. "Nous veillons à ce que les vols reprennent au plus vite", a aussi promis mardi Elisabeth Borne devant l'Assemblée nationale. Afin de répondre aux questions des ressortissants français, une cellule de crise a été ouverte au Quai d'Orsay.
Des vols spéciaux destinés à des passagers jugés prioritaires
Pour ceux qui n'ont pas réussi de trouver de place dans les vols commerciaux restants, un premier vol de rapatriement spécial a décollé jeudi de l'aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv, à 16h40 heure locale, avec 380 passagers à son bord. Ont été jugées prioritaires les personnes qui travaillent au sein de l'ambassade et du consulat, mais aussi les ressortissants français les plus vulnérables, qu'ils soient touristes ou résidents d'Israël. Les femmes enceintes, les mineurs isolés, les personnes en situation de handicap, malades ou âgées ont par exemple été appelés.
Venue à Jérusalem pour un mariage en famille, Elisabeth Dive a accompagné sa mère de 93 ans, Jacqueline Amram, à l'aéroport, pour prendre part à ce premier départ. "Ils ont dû faire des sélections et ma maman a été sélectionnée parce qu'elle est très âgée" a-t-elle témoigné auprès de France Télévisions.
La ministre des Affaires étrangères a affirmé, mercredi sur franceinfo, qu'une sélection des passagers serait également opérée en amont des prochains vols spéciaux, prévus vendredi et samedi. Catherine Colonna devait être présente, jeudi, à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle pour accueillir ces premiers Français rapatriés d'Israël.
Coincés sur place par les restrictions de vol, des Français perdent patience
Pour les moins vulnérables, l'attente se fait longue, et certains Français bloqués en Israël commencent à s'impatienter. Une touriste française interrogée à l'aéroport de Tel Aviv raconte ainsi à France Télévisions être restée cloîtrée ces derniers jours en attendant de pouvoir regagner l'Hexagone. Si elle "remercie la France de ne pas avoir abandonné" ses ressortissants, cette Parisienne ne comprend pas pourquoi l'organisation de ces vols de rapatriement prend autant de temps.
Agé de 84 ans, Gilbert n'a pas été jugé prioritaire et se trouve donc toujours en Israël. "Si jamais il faut courir, aller dans des abris (…) à mon âge, on ne court plus tellement. (…) Ça m'embête de rester ici", témoigne-t-il auprès de franceinfo.
Face au faible nombre de vols proposés par les compagnies aériennes, ces Français restés dans un pays en guerre deviennent anxieux. C'est le cas de Nathalie. Interrogée par Radio France, cette Montpelliéraine est arrivée en Israël quelques jours avant l'offensive du Hamas pour assister à un évènement. Si elle comprend que la priorité soit donnée aux plus vulnérables, elle craint que la situation ne devienne de plus en plus compliquée : "Je pense qu'on a une fenêtre qui n'est pas très large pour faire atterrir des avions et repartir. Donc si la guerre se généralise, je crains fort que l'aéroport ne soit plus praticable".
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