: En images AVANT/APRES. Guerre Israël-Hamas : des images satellite révèlent l'ampleur des destructions dans la bande de Gaza
Des centaines de bâtiments ont été réduits en poussière. Depuis que l'armée israélienne bombarde massivement la bande de Gaza, après l'attaque terroriste du 7 octobre menée par le Hamas, le paysage de l'enclave palestinienne est méconnaissable.
Les images satellite fournies par la société américaine Maxar Technologies montrent l'étendue des dégâts, avec des quartiers, voire des communes entières, ravagés. Ces photos aériennes, comparées à d'autres prises avant l'offensive des militaires de Tsahal, attestent de l'ampleur considérable des destructions.
Le camp de réfugiés de Jabaliya meurtri par les frappes
L'armée israélienne a reconnu avoir bombardé, mardi 31 octobre, ce qui est selon l'ONU le plus grand camp de réfugiés de Gaza, situé dans la partie nord de l'enclave. Le Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien, a affirmé que l'attaque du camp de Jabaliya avait fait au moins 50 morts et plusieurs centaines de blessés. Aucune autre source n'a pu confirmer ce bilan.
Sur les images satellites, on distingue au moins trois cratères massifs, là où se dressaient auparavant plusieurs bâtiments. "C'est un véritable massacre ! Des maisons ont été bombardées alors que des habitants se trouvaient à l'intérieur, c'est une grande zone résidentielle qui a été visée" a témoigné un médecin d'un hôpital local sur France 2 . D'après l'armée israélienne, plusieurs tunnels se trouvaient sous les immeubles, et ce bombardement visait à "éliminer" un dirigeant du Hamas. Le mouvement islamiste palestinien a par ailleurs déclaré que sept otages avaient péri dans cette attaque, condamnée par plusieurs pays.
Le quartier résidentiel Al-Karama défiguré par les bombes
Au nord de Gaza toujours, les frappes de l'armée israélienne ont transformé le quartier Al-Karama en un vaste champ de ruines. D'intenses bombardements y ont notamment été signalés dans la nuit du 10 au 11 octobre, ainsi que le 17 octobre.
Lors de la deuxième attaque de grande ampleur, "les frappes israéliennes ont causé de graves dégâts à l'hôpital d'al-Karama à Gaza. Alors que certaines parties de l'hôpital européen de Gaza [situé dans le sud de l'enclave] et de l'hôpital de campagne émirati ont été endommagées", avait affirmé le ministère palestinien de la Santé de la Bande de Gaza, cité par l'agence de presse turque Anadolu.
A Beit Hanoun, un quartier presque entièrement pulvérisé
Située à seulement six kilomètres de la cité israélienne frontalière de Sderot, Beit Hanoun est rapidement devenue l'une des villes palestiniennes les plus défigurées par les bombardements. Sur ce comparatif entre des images prises le 1er mai et le 21 octobre, on s'aperçoit que plus d'une centaine de bâtiments ont été touchés. Selon l'ONU, qui cite le ministère des Travaux publics de Gaza, géré par le Hamas, près de la moitié des habitations de la bande de Gaza avait été "signalée comme étant endommagées ou détruites" à la date du 23 octobre.
Par l'intermédiaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires, les Nations unies ont évoqué le 25 octobre la "destruction de quartiers entiers", à Beit Hanoun notamment. Le Hamas a fait état de violents combats menés, entre vendredi et samedi, autour de cette ville proche du passage d'Eretz, point d'entrée et de sortie historique du nord de la bande de Gaza.
Des scènes de désolation à Izbat Beit Hanoun
Un peu plus au nord-ouest, le quartier Izbat Beit Hanoun a, lui aussi, été ravagé par les frappes israéliennes. Cette zone résidentielle, bordée par l'hôpital Balsam, a subi d'importants bombardements qui ont eu raison de rangées entières d'immeubles.
Outre leur bilan humain (dont on ne connaît pas précisément l'ampleur quartier par quartier), et le déplacement forcé des rescapés, les frappes israéliennes sur la bande de Gaza pourraient provoquer un désastre sanitaire à moyen et long terme, avertit sur X Wim Zwijnenburg, de l'organisation humanitaire néerlandais Pax For Peace. "Cela laisse des millions de tonnes de gravats" qui "souvent se mélangent à des déchets industriels et dangereux", analyse-t-il. "Après les bombardements, les services de secours et les civils peuvent inhaler des particules fines de ciment, qui posent des risques pour la santé."
A Beit Lahia, le quartier Atatra transformé en champ de poussière
Déjà visée par un déluge de feu après trois semaines de bombardements en 2014, la ville de Beit Lahia a de nouveau été prise pour cible par l'armée israélienne. Atatra, l'un de ses quartiers, a subi d'importantes destructions à la suite de frappes répétées. Il se trouve dans la partie nord-ouest de la bande de Gaza, à moins de deux kilomètres de la ligne de démarcation avec Israël. C'est à partir de cette zone que les militaires de l'Etat hébreu pourraient intensifier leur offensive terrestre dans la bande de Gaza menée depuis le 27 octobre.
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