Guerre dans la bande de Gaza : quels points d'entrée reste-t-il pour acheminer l'aide humanitaire ?

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi l'arrêt de l'exploitation de leur jetée flottante au large de l'enclave palestinienne, en proie à une catastrophe humanitaire.
Article rédigé par franceinfo
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Un camion acheminant de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza au point de passage de Kerem Shalom (Israël), le 17 juin 2024. (AHIKAM SERI / AFP)

Une entrée de moins pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 17 juillet, mettre un terme aux opérations sur leur jetée flottante au large de l'enclave palestinienne, ravagée par plus de neuf mois de guerre entre Israël et le Hamas. "La mission de renfort maritime incluant la jetée est terminée, il n'y a donc plus besoin d'utiliser la jetée", a déclaré Brad Cooper, vice-amiral et chef adjoint du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient. En seulement deux mois, cette coûteuse initiative a subi des dégâts à répétition.

La fin de cette mission met en lumière, une nouvelle fois, les nombreux obstacles à l'acheminement d'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Treize ONG, parmi lesquelles Médecins du monde et Médecins sans frontières, ont alerté lundi : les frappes israéliennes et les ordres d'évacuation, entre autres, "ont encore détérioré la capacité de réaction des agences d'aide humanitaire". Kerem Shalom au sud, Erez West au nord… Franceinfo fait le point sur les points de passage encore ouverts à l'aide humanitaire à Gaza. 

Le poste-frontière de Rafah : fermé

Le poste-frontière de Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, est fermé depuis le 7 mai, rappelle dans un récent rapport le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Les forces israéliennes ont pris le contrôle de ce point de passage stratégique. "L'acheminement de l'aide de l'Egypte vers Gaza via Rafah a ainsi été complètement interrompu", relèvent les 13 ONG dans leur dernier rapport. 

Du fait des opérations israéliennes à Rafah, plus de 1 500 camions de l'ONU ou d'ONG sont bloqués en Egypte, d'après ces organisations. 

Le point d'entrée de Kerem Shalom : ouvert, mais "non viable"

Non loin de Rafah, le point de passage de Kerem Shalom, en Israël, reste ouvert pour l'entrée de biens pré-approuvés, selon les dernières informations de l'Ocha. Depuis Kerem Shalom, une route reste accessible pour l'acheminement d'aide humanitaire vers le centre de la bande de Gaza. D'autres routes ne le sont plus à cause des combats ou d'un blocage par les forces israéliennes.

D'après le rapport des 13 ONG, la situation dans cette zone "s'est considérablement détériorée depuis l'offensive israélienne de mai, rendant l'accès au point de passage dangereux depuis l'intérieur de la bande de Gaza et non viable d'un point de vue logistique". Kerem Shalom est décrit comme ouvert, "mais dans la pratique, seul un peu d'aide est passée", dénoncent les organisations humanitaires. La zone reste touchée par les combats et l'insécurité règne.

Le passage via Erez West au nord : ouvert, mais tourne au ralenti

Au nord, le point d'entrée Erez West (as-Siafa - Zikim) est ouvert depuis le 12 mai pour les biens pré-approuvés, d'après l'Ocha. Celui d'Erez est fermé, après une brève ouverture entre le 1er et le 9 mai. Erez West reste "difficilement viable d'un point de vue logistique", d'après les ONG. Surtout, "il ne permet pas de répondre aux besoins des habitants de la zone nord". Dans cette région, environ 20% de la population connaît une insécurité alimentaire catastrophique.

En juin, 53 des 115 missions d'aide humanitaire prévues pour le nord de l'enclave ont été entièrement menées à bien avec le feu vert des autorités israéliennes, selon l'Ocha. Pour les régions du sud de Gaza, 213 missions humanitaires l'ont également été, sur un total de 299 projets.

Enfin, un dernier point de passage reste ouvert à l'entrée de l'enclave : Gate 96, au sud-est de la ville de Gaza. Il ne permet toutefois que des mouvements le long de la frontière avec Israël.

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