Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 8 janvier
La guerre dans la bande de Gaza a dépassé, lundi 8 janvier, le seuil symbolique des quatre mois. Un haut chef militaire du Hezbollah a été tué dans une frappe israélienne, selon le Hamas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé la ville de Khan Younès par de nouvelles frappes aériennes, tuant "dix terroristes se préparant à tirer des roquettes sur Israël". Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est arrivé en Israël lundi soir pour tenter d'obtenir une désescalade de la guerre à Gaza et empêcher sa contagion au Liban. Voici ce qu'il faut retenir de la journée sur le front de la guerre entre Israël et le Hamas.
Antony Blinken à Tel-Aviv pour des discussions "difficiles"
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est arrivé lundi soir à Tel-Aviv où il doit prendre part à des pourparlers avec les autorités israéliennes, qui s'annoncent ardus, pour obtenir une désescalade du conflit, avec "l'impératif absolu" d'épargner les civils palestiniens à Gaza.
Arrivé en provenance d'Arabie saoudite, il entend aussi faire pression sur le gouvernement de Benyamin Nétanyahou concernant l'avenir de la bande de Gaza, fort de ce qu'il a pu entendre dans diverses capitales arabes lors de sa tournée. Il a notamment pu discuter avec Ryad de la normalisation des relations entre Israël et le royaume.
Un peu plus tôt dans la journée, le président américain Joe Biden a été interpellé par des manifestants à Charleston (Etats-Unis) lui demandant un cessez-le-feu à Gaza. Il a assuré travailler "discrètement" afin qu'Israël "réduise nettement" sa présence dans le territoire palestinien.
Un responsable du Hezbollah tué au Liban dans une frappe israélienne
Un haut responsable militaire du Hezbollah, le commandant Wissam Hassan Tawil, a été tué lundi dans une frappe israélienne, dans le sud du Liban, a annoncé le mouvement terroriste libanais. Il s'agit du plus haut responsable militaire de l'organisation, alliée du Hamas et de l'Iran, tué depuis que ses affrontements avec Israël ont repris.
Par ailleurs, dans un rare communiqué sur ses opérations en Syrie, l'armée israélienne a aussi affirmé avoir tué Hassan Akasha, une "figure centrale" du Hamas en Syrie.
Ce raid israélien intervient après la mort du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres responsables et cadres du mouvement islamiste palestinien, le 2 janvier. La frappe, attribuée à Israël, avait visé un bureau du mouvement dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
La ville de Khan Younès visée par de nouvelles frappes aériennes
Au cours de la journée, l'armée isrélienne a revendiqué avoir tué "dix terroristes se préparant à tirer des roquettes sur Israël" à Khan Younès, principale ville du sud de Gaza et nouvel épicentre des combats. D'autres frappes ont visé Rafah, à la pointe sud de Gaza, selon l'AFP. Le ministère de la Santé du Hamas a de son côté fait état d'un nouveau bilan, rapportant que 23 084 personnes avaient été tuées dans l'enclave palestinienne depuis le début des opérations militaires d'Israël. Un bilan que franceinfo n'est pas en mesure de confirmer, faute de vérification indépendante.
A Gaza, 85% de la population a été déplacée, selon l'ONU
Dans la bande de Gaza, les organisations internationales ne cessent d'alerter sur le désastre sanitaire en cours, avec une aide humanitaire qui entre au compte-gouttes, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Rik Peeperkorn, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans les Territoires palestiniens, a plaidé lundi auprès de l'AFP pour un "cessez-le-feu humanitaire, seul moyen de répondre aux besoins désespérés" des Gazaouis. L'OMS avait annoncé dimanche sur X l'annulation, pour la quatrième fois depuis fin décembre, d'une livraison de fournitures médicales urgentes dans le nord de Gaza, faute de garanties de sécurité.
A Gaza, les bombardements ont rasé des quartiers entiers, déplacé 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique, selon l'ONU. L'organisation se dit aussi "très préoccupée" par le "bilan élevé" de journalistes tués à Gaza. Au moins 79 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre, selon le Comité pour la protection des journalistes.
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