Guerre entre Israël et le Hamas : qui sont les huit Français otages ou portés disparus depuis l'attaque du 7 octobre ?

Le Quai d'Orsay espère que certains de ses ressortissants figureront bien dans le premier groupe d'otages libérés vendredi. A ce stade, il n'y a pas de preuves de vie pour plusieurs d'entre eux.
Article rédigé par franceinfo
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Des participants à la marche contre l'antisémitisme brandissent des portraits d'otages du Hamas, le 12 novembre 2023, à Paris. (LAURE BOYER / AFP)

Quarante ressortissants français ont été tués lors de l'attaque commise par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier, selon le dernier bilan communiqué par Elisabeth Borne. Huit autres sont toujours portés disparus. Certains sont probablement retenus en otages par le mouvement palestinien. Et leurs proches vivent dans l'angoisse, alors qu'un accord prévoit la libération de 50 femmes et enfants à partir du vendredi 24 novembre, selon un responsable qatari.

Si les noms des premiers libérés n'ont pas été communiqués à ce stade, "les familles, à qui on promet des libérations partielles au compte-gouttes, sont au supplice", a commenté l'avocat Patrick Klugman, qui représente quatre d'entre elles, sur franceinfo. Franceinfo revient sur l'identité de ces Français et binationaux dont on attend des nouvelles ou des preuves de vie depuis près de sept semaines.

Mia Schem, 21 ans

La diplomatie française évoque huit compatriotes portés "disparus", car il est difficile d'en savoir davantage sur le sort réservé aux personnes concernées. Seule Mia Schem, une jeune femme de 21 ans, est apparue captive sur une vidéo diffusée par le Hamas, le 16 octobre dernier.

Blessée au bras, entre deux explosions, elle expliquait qu'elle se trouvait à Gaza et réclamait sa libération, dans une séquence tournée sous la contrainte. La jeune femme avait été emmenée par les terroristes alors qu'elle participait au festival Tribe of Nova, auquel participaient plus de 3 000 personnes.

Selon sa mère Keren Schem, interrogée par France 24, la jeune femme apprenait le métier de tatoueuse. "Mia a un grand cœur, j'ai quatre enfants, mais c'est toujours celle qui est là pour les autres, qui cuisine pour ses frères et sœurs, même à 4 heures du matin. C'est ma meilleure amie. Il faut que l'on me ramène mon bébé", expliquait-elle dans Le Parisien.

Elya Toledano, 27 ans

Son ami Elya Toledano, 27 ans, est également porté disparu depuis l'attaque. "Il aurait été kidnappé [et emmené] à Gaza, a témoigné son frère Daniel sur BFMTV. Ce sont les renseignements israéliens qui nous donnent ces informations." Ce proche affirme disposer d'enregistrements vocaux, sur lesquels la victime appelle à l'aide, avant sa capture. "Mon frère n'a que 27 ans, et tout ce qu'il a fait est d'aller à une soirée", a-t-il également déclaré, fin octobre, lors d'une soirée de solidarité à Paris. "Ne rien savoir pendant tellement de temps, c'est peut-être pire que de le savoir mort."

Orion Hernandez-Radoux, 30 ans

Le touriste franco-mexicain Orion Hernandez-Radoux, 30 ans, se trouvait lui aussi au festival Tribe of Nova, dans le désert de Neguev. Son amie allemande, Shani Louk, a été tuée par les islamistes, comme l'a annoncé sa mère au média allemand NTV. Lors de l'attaque du Hamas, il semble être d'abord parvenu à prendre la fuite en voiture avec un autre ami, a expliqué sa mère au Parisien. "On ne sait pas comment, mais on sait qu'ils ont été séparés, a-t-elle poursuivi. Son ami a été retrouvé mort trois jours plus tard, et lui a été emmené à Gaza."

Erez, 12 ans, Sahar, 16 ans, et Ofer Kalderon, 53 ans

Erez et Sahar Kalderon, âgés respectivement de 12 et 16 ans, ont été enlevés avec leur père Ofer, 53 ans. Ils se trouvaient dans le kibboutz Nir Oz, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza, lors de l'attaque. Leur sœur aînée Gaïa se trouvait dans une autre maison et a pu échapper à l'attaque. "Je n'avais jamais vu autant de rage s'abattre sur des enfants innocents", a-t-elle témoigné lors d'une conférence de presse. L'armée israélienne affirme qu'une centaine d'habitants du village ont été tués, et que 80 environ ont été capturés.

Le 30 octobre 2023, Hadas Kalderon retourne pour la première fois dans le kibboutz Nir Oz depuis l'attaque du Hamas. (DIMA VAZINOVICH / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP)

"Ma famille a explosé", déclare leur mère Hadas, également rescapée, à France Télévisions. Elle multiplie depuis les prises de parole et participe régulièrement aux manifestations organisées à Tel-Aviv, pour réclamer le retour des otages. "Si mes enfants reviennent, je devrai leur dire que leur père, mon ex-mari, est toujours là-bas. Ce n'est pas la fin de l'histoire."

Eitan, 12 ans, et Ohad Yahalomi, 49 ans

C'est dans le même kibboutz qu'Eitan Yahalomi, 12 ans, a été capturé et emmené à moto par les islamistes, aux côtés d'un travailleur étranger. Sa mère Bat-Sheva se trouvait sur un autre deux-roues, avec sa fille Yael et son bébé d'un an, selon son récit dans le journal Times of Israël. "Nous sommes partis vers Gaza. Près de la frontière, nous avons vu énormément de corps sur la route", a-t-elle témoigné. Le deux-roues qui les transportait, dit-elle, a finalement chuté dans un champ. Le père Ohad, franco-israélien, est toujours porté disparu après avoir été blessé lors de l'attaque, selon le témoignage de Bat-Sheva.

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